Des usagers attendant le RER, l’été dernier, pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. © FC
Freiné par la crise sanitaire, le mass transit francilien, qui regroupe les transports ferrés du quotidien (RER, métros, trains, tramways), a presque retrouvé, fin 2024, son niveau de fréquentation de 2019. C’est le constat que dressent l’Institut Paris Region, la Mass Transit Academy, Transilien SNCF Voyageurs et les bureaux d’études Hove et Sustainable Mobilities, dans la cinquième et dernière édition de leur étude partenariale consacrée à l’évolution des usages du Mass Transit et aux nouvelles tendances de mobilités. Une reprise qui, cinq ans après « le choc » de la pandémie de Covid-19, s’inscrit dans « un contexte de transformation des usages, marqué par la généralisation du télétravail et l’impact positif des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 », soulignent la SNCF et l’Institut Paris Region.
Davantage de déplacements le week-end
Cette étude rappelle d’abord que l’offre mass transit francilienne s’est étoffée avec les prolongements des lignes de métro 4, 11, 12 et 14, du RER E et du tramway T3b, et l’ouverture des lignes de tramway T9, T10, T12 et T13. Une offre qui a absorbé les nouveaux besoins de déplacements et évité une hausse du trafic routier « globalement au même niveau en 2024 qu’en 2019 ». Si le réseau a quasiment retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire (98 % de la fréquentation moyenne hebdomadaire de 2019), l’étude met en lumière une hausse des déplacements le week-end (+10 % de fréquentation entre 2019 et 2024). Mais à l’inverse, en semaine, le télétravail continue de « modérer » la fréquentation des transports ferrés du quotidien (-4 %). Et, à la période de pointe du matin (entre 7h et 10h), c’est le vendredi qui demeure le jour creux de la semaine (-21 % de fréquentation par rapport au mardi). « Cet écart s’est renforcé d’un point depuis l’année dernière et de 15 points depuis 2019 », note l’étude.
L’impact positif des Jeux de Paris
Autre enseignement de cette étude : l’impact positif des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sur l’usage des transports ferrés du quotidien. Des Jeux qui ont eu « un effet durable sur les habitudes de mobilité » puisque 42 % des Franciliens ayant utilisé le mass transit pour rejoindre un site olympique l’été dernier déclarent l’utiliser davantage depuis. Une tendance qui n’est pas étrangère à la performance du service de mass transit sur cette même période (utilisé par 84 % des spectateurs s’étant rendu sur des sites olympiques selon une enquête OpinionWay réalisée pour Transilien SNCF Voyageurs), avec 81 % de satisfaction globale de usagers, 72 % estimant que ces transports se sont mieux passés que prévu et 71 % déclarant vouloir utiliser davantage le mass transit après les Jeux. « Le mass transit a ainsi contribué à la réussite de cet événement et de nombreux Franciliens ont eu l’occasion d’expérimenter ce mode de transport sur d’autres trajets que ceux auxquels ils étaient habitués », observe l’étude.
Un potentiel « encore sous-exploité »
La croissance démographique de l’Ile-de-France (+ 190 000 habitants entre 2019 et 2024) et le dynamisme économique de la région (+ 300 000 emplois sur la même période) soutiennent également la demande de mobilité. Mais le mass transit dispose encore d’un autre levier. Celui des usagers occasionnels. « Si on enregistre +8 % de fréquentation sur les lignes exploitées par Transilien SNCF Voyageurs entre 2023 et 2024, avec +9 % pour les abonnés fréquents et +6 % pour les voyageurs occasionnels, des marges de progression existent », estime l’étude qui précise que « 26 % des Parisiens déclarent vouloir utiliser le mass transit pour leurs loisirs en grande couronne ». Un potentiel « encore sous-exploité » en dépit de la nouvelle tarification incitative mise en place le 1er janvier.
Mais la reprise du mass transit dans la région est déjà, en soit, une bonne nouvelle pour l’environnement puisqu’il joue un rôle clé dans la transition écologique. En témoigne, par exemple, les 300 000 tonnes d’émissions de CO2 évitées par les usagers occasionnels motorisés qui ont parcouru 2 milliards de km en mass transit.
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