Par
Lisa Rodrigues
Publié le
18 juil. 2025 à 15h18
En bordure de l’agglomération de Grenoble et aux portes du Vercors, Seyssins est une commune relativement épargnée par les faits divers d’importance. Il n’empêche, comme beaucoup d’autres petites villes, les actes d’incivilité (abris de bus cassés, rodéos, intrusion ou dégradations de bâtiments publics) et les agressions sont de plus en plus fréquents.
« On a beau être une ville calme et tranquille, il y a des phénomènes qui perturbent la tranquillité des quartiers », explique Fabrice Hugelé, maire de la commune, à la rédaction. Pour contrer ce problème, la municipalité va se doter d’un « nouvel outil » : la vidéoprotection. De zéro caméra, la commune va en installer 41 sur divers secteurs.
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« On ne peut pas être le trou dans la raquette »
L’arrivée de cet outil est nécessaire, selon le maire, d’autant que plusieurs communes alentour se sont équipées. « On ne peut pas rester sans cet outil, car on devient la destination de groupes » fuyant les zones sous protection vidéo.
On ne peut pas être le trou dans la raquette. On peut avoir des axes qui sont des lignes de fuite pour certains délinquants ou des zones qui peuvent attirer des squats qui, quand ils sont systémiques, viennent avec des nuisances sonores pour les riverains, voire des trafics.
Fabrice Hugelé
Maire de Seyssins
Mais il n’y a pas que les faits de délinquance : les caméras peuvent aussi être utiles pour les « accidents de la circulation ou les malaises » sur la voie publique, ajoute le maire.
Une première expérimentation concluante
Quand on lui demande pourquoi la vidéoprotection est installée à moins d’un an des municipales sur sa commune, Fabrice Hugelé balaie les sous-entendus d’opportunité politique, soulignant une « réflexion de longue haleine ». « Seyssins avait même des caméras il y a 20 ans. La ville était la première à les installer ! Mais elles étaient devenues obsolètes, alors elles ont été retirées. »
L’élu indique que les premiers diagnostics sur un retour de la vidéoprotection sont demandés en 2017. Il a ensuite fallu attendre les autorisations nécessaires pour lancer le projet. « Le travail a été validé par le référent sûreté de la gendarmerie en 2023. »
Une expérimentation de deux ans est ensuite opérée pour démontrer « l’utilité » de l’outil. Des caméras mobiles sont installées au niveau du Prisme, la salle de spectacle de la commune, où « on a eu plusieurs tentatives d’incendie ». Grâce aux images enregistrées, les jeunes pyromanes ont été identifiés. Ils ont écopé d’un rappel à la loi et de travaux d’intérêt général.
Où seront les caméras ?
Face à ces bons résultats, le conseil municipal donne le feu vert pour l’installation d’une vidéoprotection fixe. Les travaux de la première tranche (23 caméras) vont démarrer à la rentrée, pour une mise en service prévue avant Noël 2025 et un coût total de 295 000€ TTC.
Dans le détail, 15 caméras seront situées dans le secteur du Prisme et du terminus de la ligne de tram C et huit seront autour du stade et des rues Louis-Armand et du Dauphiné.
La deuxième tranche (18 caméras) sera installée en 2026 dans le quartier de la mairie, sur le carrefour de l’avenue de Grenoble, vers les Garlettes et au niveau du Rondeau. Le coût de cette tranche est estimée aujourd’hui à 120 000€.
Coopération avec la justice
Et le maire insiste bien, ce n’est pas de la vidéosurveillance. « On enregistre les images et on les ressort uniquement sur réquisition du procureur. Personne ne regarde les images, on n’a pas de PC de surveillance ! » Car les caméras sont aussi vues comme des « outils indispensables pour travailler avec la justice et les forces de l’ordre, et pour élucider certains faits ».
« Mais ce n’est pas une mesure unique, souligne l’édile. Avant ça, on a déployé des moyens de présence humaine sur le terrain, des médiateurs et des services publics », notamment avec la police pluri-communale partagée avec la ville voisine de Seyssinet-Pariset.
« Même si, d’après les statistiques, le nombre de faits divers à Seyssins est moins important que d’autres communes, on a l’obligation de traiter ces phénomènes« , conclut Fabrice Hugelé.
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