Des pelotons de livreurs Deliveroo au coin de la rue. Une enseigne de kebab plaqué sur une maison à colombages. Du rap hardcore craché d’un téléphone sans écouteurs à bord du train. Bienvenue au “Yookay”, surnom donné au Royaume-Uni de 2025 tel que le dépeint un nombre croissant de commentateurs de droite. D’abord sur la plateforme X, à travers le compte Yookay Aesthetics et, de plus en plus, dans les colonnes de la presse nationale.
Le terme, prononciation exagérée et satirique de l’acronyme “UK” (pour “United Kingdom”), “a d’abord été inventé pour décrire l’esthétique particulière du Royaume-Uni contemporain, mélange désagréable de cultures plaqué sur l’environnement britannique préexistant”, explicite l’ex-ministre conservateur David Frost, au détour d’une tribune publié par The Daily Telegraph.
“Désormais, l’emploi de ce terme implique quelque chose d’autre : ce nouveau nom suggère que nous sommes devenus un nouveau pays, qui vient succéder au vieux Royaume-Uni.”
Concrètement, le pays vivrait donc une “rupture historique”, assure l’ancien négociateur en chef du Brexit, devenu au mois de juin le premier homme politique de poids à s’approprier le terme. Une conséquence, selon lui, de l’immigration de masse, doublée d’un délitement global du tissu social, d’un recul de l’influe