« Les renvois de délinquants afghans vers leur pays doivent pouvoir se poursuivre à l’avenir. Les auteurs d’infractions graves n’ont pas le droit de séjourner dans notre pays », a affirmé le ministre allemand de l’Intérieur Alexander Dobrindt. Plusieurs des Afghans expulsés avaient été condamnés pour violences sexuelles, homicides, blessures volontaires, incendies criminels et infractions liées aux stupéfiants, selon les autorités régionales.
L’opération menée vendredi a pu se dérouler grâce à l’entremise du Qatar, a précisé le ministère de l’Intérieur. Mais Berlin avait indiqué récemment vouloir négocier directement avec les autorités talibanes.
Médiation qatarie nécessaire
« Ces discussions devront avoir lieu », a déclaré vendredi Alexander Dobrindt. Pour autant, « il n’y a pas d’élargissement des relations ni de reconnaissance du régime en place » à Kaboul, a assuré le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul.
Le précédent gouvernement dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz avait expulsé, le 30 août 2024, un groupe de 28 Afghans condamnés pour crimes. Il s’agissait d’une première depuis le retour au pouvoir des talibans.
Critiques internationales virulentes
Berlin « coopère avec un régime terroriste », a fustigé une députée du parti d’opposition de gauche radicale Die Linke, Clara Bünger. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains Volker Türk a souligné que certains Afghans expulsés risquaient « d’être persécutés » dans leur pays.
« Expulser des personnes vers des pays dangereux comme l’Afghanistan et diaboliser les réfugiés est l’expression d’un programme autoritaire qui a malheureusement également trouvé son chemin en Allemagne », a dénoncé Amnesty International. L’Allemagne souhaite également pouvoir procéder à des expulsions vers la Syrie.
Immigration au cœur des débats
Le thème de l’immigration est au cœur des débats politiques dans le pays, marqué par une progression sans précédent de l’extrême droite aux législatives de février dernier. « La surcharge de nos pays par la migration illégale contribue également de manière massive à la polarisation de la société », a souligné Alexander Dobrindt devant ses homologues européens.
La première économie européenne a accueilli plus d’un million de réfugiés, dont de très nombreux Syriens et Afghans, lors de la crise migratoire des années 2015-2016 sous le mandat de l’ex-chancelière Angela Merkel. Les gouvernements qui ont suivi ont refermé la page de cette politique d’accueil.
Durcissement législatif récent
Au cours des dernières semaines, la coalition de Friedrich Merz a décidé le refoulement des demandeurs d’asile aux frontières du pays. Elle a également modifié la législation afin de limiter le regroupement familial pour certaines catégories de réfugiés et d’allonger les délais d’accès à la nationalité allemande.
Mais « nous ne pourrons résoudre le problème à long terme qu’ensemble, au sein de l’Union européenne », a déclaré le chancelier vendredi lors d’une conférence de presse. Le ministre de l’Intérieur mise sur une initiative européenne visant à faciliter les expulsions des migrants déboutés de l’asile vers des pays tiers hors Union européenne.
« Nous voulons créer la possibilité de renvoyer les migrants dans des pays voisins proches de leur pays d’origine » lorsque ce dernier refuse de reprendre ses ressortissants, a-t-il déclaré à la presse.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l’aide de l’Intelligence Artificielle.