Le prévenu n’a pas jugé nécessaire de faire le déplacement à son procès ce jeudi à Toulon. Ses victimes non plus, de peur de croiser à nouveau l’homme qui a fait trembler le personnel de la mairie annexe du quartier Saint-Jean-du-Var, en mars dernier, à Toulon.
Cet ancien militaire âgé de 46 ans est sorti de ses gonds alors qu’il effectuait des démarches pour renouveler des documents d’identité. » Voilà un individu qui a semé la panique dans un service public. On lui a donné une liste de documents à fournir. Il refuse de les donner, on ne sait pas trop pourquoi il réagit de cette manière-là », résume Samuel Finielz, procureur de la République.
Coups de poing sur le mobilier, doigt d’honneur… Les témoins ont décrit un déchaînement d’agressivité. » Je ne veux pas que cette sale Noire fasse mes papiers », a également lancé le quadragénaire avant de toiser la cheffe de service qui est venue s’interposer. Si l’une a fait l’objet d’une injure raciste, l’autre s’est vu reprocher de porter des talons hauts et un décolleté.
Interruption du service public
Quand l’homme est revenu la semaine suivante se poster devant la mairie annexe, le local du boulevard Maréchal-Joffre a été fermé et les personnels exfiltrés par l’arrière du bâtiment. « Son comportement a conduit à la fermeture d’un service public, c’est inacceptable », a souligné le procureur dans ses réquisitions.
Le mis en cause a refusé de répondre à la convocation de la police après que des plaintes ont été déposées par les victimes. Il a été interpellé « complètement ivre » sur son lieu de travail, une épicerie du quartier. Et s’est confondu en excuses devant les enquêteurs.
Le prévenu a été condamné à indemniser l’employée insultée (1.500 euros) et la cheffe de service (1.000 euros) pour leur préjudice moral. La Ville de Toulon s’est également constituée partie civile. Son dédommagement a été évalué à 11.570,14 euros, correspondant aux sommes déboursées dans le cadre de cette affaire.