Témoins de la scène, plusieurs passagers se lancent à la poursuite des voleurs. L’un d’eux est rapidement intercepté, tandis que l’autre, un mineur de 17 ans, finira par se rendre à la police.
Un nouvel exemple de la recrudescence des violences dans les transports en commun franciliens. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi un homme de 19 ans à un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire, pour avoir arraché le collier d’une femme de 91 ans dans le RER B, sous les yeux de passagers. La condamnation comporte également des obligations de soins et d’indemniser la victime à hauteur de 1500 euros au titre du préjudice moral.
Les faits se sont produits deux jours plus tôt, le dimanche 13 juillet, comme le révèle Le Parisien . Selon le récit fait lors de l’audience, deux complices jouent un rôle bien défini à l’arrêt d’un train : l’un bloque les portes d’une voiture, l’autre en profite pour arracher violemment le collier d’une femme de 91 ans assise dos à l’entrée. Mais le fermoir de la passagère résiste dans un premier temps, et la victime est brièvement étranglée. Les pendentifs se dérobent et les deux voleurs s’enfuient.
Témoins de la scène violente, plusieurs passagers se lancent à leur poursuite. L’un des deux est rattrapé dans les escaliers du métro. L’autre, contacté par téléphone par son complice, se livre à la police. Les deux hommes sont respectivement âgés de 17 et 19 ans. Au surlendemain de l’agression, en comparution immédiate, les deux hommes ont été confrontés à deux photos de la nonagénaire, avec les stigmates de l’agression.
«La peur dans les transports, la peur dans la rue»
La victime, absente à l’audience, a transmis un témoignage écrit dans lequel elle évoque la peur qui la tenaille désormais à l’idée de sortir seule. «La peur le soir et la nuit, la peur dans les transports, la peur dans la rue», lit la présidente, en tenant la lettre de la victime, absente à l’audience et qui n’a pas souhaité prendre d’avocat.
En face, les deux jeunes prévenus n’en mènent pas large. Le majeur, nommé Adam, originaire d’Algérie et arrivé légalement en France il y a deux ans avec visa et l’équivalent du bac en poche, affirme avoir agi sous l’effet du Rivotril, un anxiolytique détourné de son usage médical pour les mineurs non accompagnés.
Depuis son arrivée sur le sol français, il suit une formation en alternance dans l’ouest du pays et dort sur les chantiers de son employeur. Avec son casier vierge jusqu’ici, il perçoit moins de 200 euros par mois après avoir payé son loyer et envoyé de l’argent à sa mère, malade, tandis que son père est décédé. «J’ai très peur de l’incarcération, je préfère retourner en Algérie», a-t-il lancé à la cour, assurant avoir eu «peur» du mineur qui sera jugé par le tribunal pour enfant, selon Le Parisien.