L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et Santé publique France se sont livrés à une analyse des piqûres (envenimations) par hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons) en France de 2014 à 2023.

De cette étude il ressort que le nombre de piqûres n’a pas augmenté, qu’il est resté relativement stable et que les cas les plus graves (urticaire, œdème de la gorge, chute de tension artérielle) sont rares (1,5 % du total) et essentiellement dus à des réactions allergiques. Ils concernent surtout des hommes âgés de plus de 60 ans.

Ce sont les frelons qui sont en cause dans les cas les plus graves : ils possèdent un dard « réutilisable », capable d’injecter du venin à chaque piqûre et de traverser des matériaux comme le caoutchouc et le cuir. Ils ont reçu le renfort du frelon à pattes jaunes ou frelon asiatique, introduit accidentellement dans le Lot-et-Garonne en 2004, et qui depuis s’est répandu dans toute la France, y compris jusque dans le Nord-Est et l’Alsace. Seule la Corse échappe encore à ce prédateur qui, lui, n’en a pas, de prédateur…

Les « envenimations », en majorité dues aux guêpes, ont essentiellement lieu en juillet et août. Mais la période diffère à la marge selon les espèces : avril-août pour les abeilles, juin-septembre pour les guêpes, juillet-octobre pour les frelons. Pour ces derniers, les départements du Nord-Est sont encore les moins touchés : les piqûres sont plus fréquentes dans l’Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est de l’Hexagone. En tête, les départements des Yvelines et de Seine-et-Marne. Le Grand Est n’apparaît qu’au 8 e rang (sur 13) des régions de France. Et c’est dans le Territoire de Belfort qu’on a compté, pour 2014-2023, le plus faible taux d’envenimations par rapport à la population.

Attention au frelon grand-duc

De 2014 à 2023 en France, on a recensé 18 213 hospitalisations pour piqûre d’hyménoptère. 13 % de ces hospitalisations ont eu lieu en réanimation ou en soins intensifs. 256 personnes sont décédées. Les années les plus marquées étaient 2018, 2022 et 2023.

L’Anses évoque la présence en France d’autres frelons invasifs. Ainsi, le frelon oriental , introduit accidentellement dans le sud de l’Espagne, commence à se répandre dans ce pays. Il a été observé à Marseille en septembre 2021, puis dans le Var et les Alpes-Maritimes en 2023. Il présente l’avantage d’avoir peu d’interactions avec l’homme, de ne pas être agressif envers lui et de ne pas être une menace pour les abeilles.

A contrario, l’arrivée du frelon géant (jusqu’à 46 millimètres de long !) grand-duc, originaire d’Asie du Sud-Est, serait une mauvaise nouvelle. Sa présence a été confirmée en Espagne en mars 2022. Il se distingue par une tête jaune, un haut de thorax noir, un bas de thorax orange, les deux premiers segments de l’abdomen présentant un dégradé de jaune, d’orange puis de brun, les autres segments étant noirs. Surtout, c’est un « prédateur redoutable », qui attaque en groupe et que se nourrir de divers insectes, dont évidemment les abeilles domestiques. Ses piqûres sont très douloureuses et peuvent provoquer des réactions allergiques sévères chez certaines personnes, allant jusqu’au décès. Son arrivée en France est à surveiller « particulièrement ». Il pourrait trouver dans le Sud-Ouest des conditions idéales pour s’installer.