Le cardinal André Vingt-Trois, qui fut archevêque de Paris entre 2005 et 2017, est mort ce vendredi à l’âge de 82 ans, a annoncé l’actuel archevêque de Paris, Laurent Ulrich.
« Aujourd’hui, en début d’après-midi, le Cardinal André Vingt-Trois est retourné auprès de Dieu », a écrit Mgr Ulrich dans un communiqué, en annonçant le décès de celui qui fut aussi président de la Conférence des évêques de France.
Né le 7 novembre 1942 à Paris dans une famille catholique mais pas pratiquante, ordonné prêtre en 1969, André Vingt-Trois est nommé archevêque de Tours en 1999. Il succède en 2005 à Jean-Marie Lustiger comme archevêque de Paris, et est créé cardinal en 2007 par le pape Benoît XVI. La même année il devient président de la Conférence des évêques de France (CEF), pour deux mandats où il n’hésitera pas à descendre dans l’arène sur les sujets de société.
« Un homme avec beaucoup d’humour, parfois assez piquant, caustique, mais jamais méchant »
« Pour beaucoup d’entre nous, prêtres, diacres, fidèles de Paris, il fut bien plus que notre archevêque, mais un pasteur, un père, un exemple », a souligné Mgr Ulrich, en rendant hommage à l’archevêque émérite de Paris qui souffrait depuis plusieurs années du syndrome neurologique de Guillain-Barré.
« C’est quelqu’un pour qui j’avais beaucoup d’affection », raconte Karine Dalle, ex-directrice de communication du diocèse de Paris, qui avait été recrutée par André Vingt-Trois en 2016. « C’était l’entretien le plus court de ma vie. Il était taiseux, posait peu de questions. Je me disais : comment on va réussir à tenir 20 minutes ? Il est devenu mon patron. »
« Je garde de lui le souvenir d’un homme discret, le mot qui le caractérise le mieux, c’est un homme libre, attaché à aucune contingence immatérielle ou honorifique », confie de son côté Père Thuillier, son secrétaire de toujours. « C’était un homme avec beaucoup d’humour, parfois assez piquant, caustique, mais jamais méchant », poursuit-il.
« C’était un homme très apprécié par le clergé parisien, attachant, un blagueur qui pouvait donner l’impression d’une forme de cynisme et de détachement mais en réalité, il s’intéressait profondément aux autres et aux situations », témoigne de son côté Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne. « C’était quelqu’un de bon, un grand travailleur, très intelligent, une figure. »
Une messe en son honneur ce vendredi soirMgr Ulrich a demandé « qu’à 17 heures aujourd’hui (vendredi), le bourdon de notre cathédrale Notre-Dame de Paris et les cloches de toutes les églises paroissiales de notre diocèse sonnent en glas un coup pour chacune de ses 82 années ».
La messe de 18 heures à Notre-Dame sera célébrée à son intention, et d’autres le seront dans les églises parisiennes samedi et les jours suivant, a également annoncé l’archevêque. Un livre de condoléances sera également ouvert sur le site internet du diocèse de Paris.