Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 3 victoires en 3 matchs, 9 points glanés et une première place dans le groupe le plus relevé de la compétition avec l’Angleterre championne d’Europe en titre battue 2-1, les Pays-Bas, vainqueur de l’Euro 2017, balayés 5-2 après avoir corrigé le Pays de Galles 4-1.
Soit un total de 11 buts inscrits depuis le début de l’Euro 2025 en Suisse. Deuxième meilleure attaque dans cette phase de poules, derrière l’Espagne (14) et ex aequo avec les Anglaises, les Bleues abordent le quart de finale face à l’Allemagne, ce samedi 19 juillet (TF1, 20 h 50) à Bâle, avec le plein de confiance.
Elles en ont besoin car en termes de statistiques face à la Mannschaft, l’équipe de France affiche un bilan peu reluisant. En cinq rencontres dans des compétitions majeures (Euro, Coupe du monde et Jeux olympiques), les Françaises ont perdu quatre fois et obtenu un nul. Si on ne regarde que le Championnat d’Europe des nations, l’Allemagne l’a emporté à trois reprises en trois confrontations…
« Pas de complexe d’infériorité »
Pas un problème pour Delphine Cascarino. L’attaquante tricolore de 28 ans ne nourrit « pas de complexe d’infériorité » par rapport à l’Allemagne. Les Allemandes « ont leur passé, leur palmarès, souligne celle qui est en grande forme depuis le début de la compétition avec 2 buts et 2 passes décisives. Je ne me souvenais pas d’autant de défaites car je ne jouais pas, mais c’est à nous de créer notre histoire. On va tout faire pour renverser la tendance. »
Avec ce qu’elles ont montré ces derniers mois et depuis le début l’Euro, les joueuses de Laurent Bonadei, ancien adjoint d’Hervé Renard auquel il a succédé en août 2024 après l’élimination en quart de finale des JO, en ont les moyens. Avec pas moins de 8 joueuses à vocation offensive retenues pour le tournoi, le sélectionneur s’est en effet donné les capacités de faire parler la poudre.
« Dès octobre, je disais que je voulais une équipe pétillante, spectaculaire et offensive car je prône un jeu de possession vers l’offensive, avec un parfait équilibre, explique le sélectionneur. On a mis 41 buts en quinze matchs, soit plus de 2,5 buts par matchs. Il faut réussir à conserver cela parce que nos adversaires vont essayer de ne pas prendre de but contre nous (en défendant – NDLR) donc on pourra davantage imposer notre rythme et notre philosophie. »
Un nombre dit d’ailleurs beaucoup de choses de cette armada offensive : les 11 buts inscrits en 3 matchs l’ont été par 9 buteuses différentes. « Le danger peut venir de partout », indique Laurent Bonadei. Et d’ajouter : « J’ai huit joueuses offensives donc quand on n’a que trois postes cela fait beaucoup de joueuses dans l’attente mais cela crée une bonne émulation et m’offre beaucoup de possibilités. »
Comme il l’avait promis avant l’Euro, le coach réalise une « forte rotation sur ces trois postes, en fonction des adversaires » pour s’adapter à leur jeu mais aussi parce qu’en pressant haut et fort, pour mieux se projeter vers l’avant dès la récupération du ballon, les joueuses fatiguent plus vite. Un premier rideau défensif des attaquantes qui « demande de l’énergie », comme le précise l’ailière gauche Delphine Cascarino.
Concurrence et complémentarité
« La concurrence, c’est positif pour l’équipe, je l’ai vécue à l’OL, je le vis tout au long de ma carrière, poursuit celle qui évolue dans le championnat américain (NWSL) depuis l’été dernier au Wave de San Diego en Californie. On a besoin de ça, il faut des joueuses capables de tenir le rythme sur des matchs à haute intensité. Plus il y a de concurrence, mieux c’est, parce que, quoi qu’il arrive, celles qui jouent devront se donner à 100 %. »
Une concurrence saine qui semble convenir à toutes comme en témoigne la bonne ambiance sur et en dehors du terrain et les résultats. Remplaçante lors du succès initial contre les Anglaises, Clara Mateo (27 ans) a été titularisée dans l’axe à la place de Marie-Antoinette Katoto face au Pays de Galles avec à la clef un but, un penalty provoqué, une passe décisive et un dernier but sur lequel cette joueuse polyvalente est à l’origine.
Pour Marie-Antoinette Katoto (OL), cette alternance avec la joueuse du PFC, élue meilleure joueuse du championnat de France cette saison, est bonne pour l’équipe. « Je ne la vois pas comme une concurrente, je suis très contente qu’elle soit capable de cela, précise-t-elle. C’est une très bonne chose pour l’équipe de France et pour le football français. » Un discours qui plaît au sélectionneur. « Elles ne sont pas concurrentes mais complémentaires et d’ailleurs les deux pourraient jouer ensemble dans un système très offensif », glisse-t-il.
Laurent Bonadei peut aussi compter sur Kadidiatou Diani sur l’aile droite, les milieux offensives Amel Majri et Sandy Baltimore, qui peut jouer attaquante et a enchaîné les buts cette saison avec Chelsea et les Bleues, mais aussi les attaquantes Kelly Gago et Melvine Malard, autrice d’un triplé face à la Belgique en match de préparation.
Revanche de la demi-finale perdue à l’Euro 2022
Face aux Allemandes, privées de leur capitaine Giulia Gwinn, blessée, les Bleues auront aussi l’occasion de prendre leur revanche sur la demi-finale de l’Euro 2022 perdue face à l’équipe d’outre-Rhin (2-1), du temps où Corinne Diacre occupait le poste de sélectionneuse. Laurent Bonadei croit à une qualification pour le dernier carré contre cette formation qui a remporté huit fois l’Euro en onze participations.
« J’y crois non seulement parce que je sens que l’état d’esprit est là, qu’il y a le niveau de performance et j’y crois parce qu’on est sur onze victoires consécutives et qu’on a fait trois bons résultats dans cette phase de poules », martèle-t-il.
« Maintenant je sais qu’on va être face à une grosse équipe d’Allemagne, ça sera un match difficile, sachant qu’on est encore une équipe jeune en évolution, souligne celui qui a fait le choix de ne pas convoquer l’attaquante Eugénie Le Sommer (36 ans, 200 sélections, 94 buts), la milieu Kenza Dali (33 ans, 76 sélections, 13 buts) et la défenseuse Wendie Renard (34 ans, 168 sélections, 39 buts). C’est aussi dans ce genre d’épreuve qu’on va voir si on a la capacité d’élever notre niveau et d’ambitionner plus qu’un quart de finale. »
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