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Rédaction Lyon

Publié le

19 juil. 2025 à 11h11

INFO PRESSPEPPER/ACTU LYON. L’ancien joueur de l’Olympique lyonnais Frédéric Patouillard a été condamné ce vendredi 18 juillet 2025 à douze mois d’emprisonnement ferme pour les « violences » physiques et morales qu’il avait infligées à son ex-femme à leur domicile conjugal de Mions (Rhône).

L’ancien défenseur aux « 180 matches en Ligue 1 » selon son avocat – en comptant ses passages à Toulouse (1997-1998) et Guingamp (1998-1999) – comparaissait détenu pour avoir déjà été condamné pour le « harcèlement » de la même victime.

« Des menaces de mort » et des violences

Sandrine J. avait porté plainte contre son ex-mari le 12 avril 2025 après des « menaces de mort » : ce jour-là, l’ancien sportif de haut niveau, âgé aujourd’hui de 51 ans, avait promis à la « femme de sa vie » de la « tuer » et aux membres de son ex-belle-famille de les « enterrer ». Il comptait aussi « rayer la voiture » d’un « coup de clé », lui avait-il dit.

Des faits qui, selon les déclarations de la victime, n’étaient pas isolés : lors de leurs trente-deux ans de vie de couple, elle avait déjà reçu une « gifle » qui « l’avait mise K.O » et pour laquelle elle avait « cru mourir » en 2021.

Elle avait aussi reçu d’autres « coups » entre 2018 et 2019. Son quotidien était aussi fait de « beaucoup de violences psychiques et d’humiliations », a-t-elle raconté ce vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Lyon.

Vidéos : en ce moment sur Actu« On dirait un enfant de 15 ans qui a bu une bouteille de Ricard »

Frédéric Patouillard a d’emblée « bien sûr » reconnu les faits, mais les a mis sur le compte de « l’emprise de la drogue », de son trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) récemment diagnostiqué et de son « manque de sommeil » puisqu’il est sujet à une « apnée du sommeil ».

« Les menaces, on dirait un enfant de 15 ans qui a bu une bouteille de Ricard… J’étais à côté de la plaque », a soufflé l’ancien défenseur de l’Olympique lyonnais, qui a été champion de France de National avec Besançon (Doubs) à la fin de sa carrière.

« Je ne l’ai pas étranglée : je l’ai attrapée par le cou »

Le prévenu certifie qu’il n’y a par ailleurs « jamais » eu de violences physiques sur sa femme « en trente-deux ans de vie commune », « hormis la gifle » dont elle avait fait état en 2021 et pour laquelle il « ne sait même pas comment sa main est partie ». « Je ne l’ai pas étranglée : je l’ai attrapée par le cou », a-t-il nuancé.

Il ne l’a pas frappée non plus « alors qu’elle était enceinte », a-t-il certifié aux juges. « Je lui ai mis un coup de pied dans les fesses comme si je mettais ma main… Je suis un footballeur, mon pied c’est comme ma main. »

Lui et sa femme étaient de toutes manières « un couple spécial », selon lui. « Est-ce qu’elle m’a déjà mis des gifles ? Oui… Est-ce qu’elle m’a déjà mis des coups ? Oui », a déroulé Frédéric Patouillard, faisant les questions et les réponses de son propre interrogatoire.

Les violences « psychologiques » étaient en revanche son « moyen de défense depuis tout petit ». L’ancien défenseur de l’OL – qui a aussi évolué à Louhans-Cuiseaux (D2) – voulait « blesser » après l’avoir lui-même été : il avait « des soupçons d’adultère » à l’égard de sa femme, après que ses « questions précises » sont restées « sans réponse ». 

« Je n’étais plus Frédéric Patouillard, j’étais un clone sous cocaïne »

Les « nombreux appels » passés à sa femme n’avaient pas d’autre but que de « prendre des nouvelles » de leur fils, « autiste ». Le jeune homme, majeur, n’habite pourtant plus avec sa mère : il est marié et père de famille… Et « de nombreux contacts n’étaient que des menaces et des insultes », a rappelé la procureure de la République.

Mais Sandrine J. « peut mettre son téléphone sur silencieux », a objecté Frédéric Patouillard. En tout état de cause, il jure qu’il n’est pas « misogyne » puisqu’il a été « élevé par trois femmes adorables, [sa] mère et [ses] deux sœurs ». 

« En tant qu’ancien footballeur, comment on tombe si bas ? », lui a tout de même demandé le président du tribunal correctionnel de Lyon. « J’ai commencé [la drogue, ndlr] quand on a eu des problèmes de couple », a reconnu le principal intéressé. « Je n’étais plus Frédéric Patouillard, j’étais un clone sous cocaïne. »

Aucun rapport, donc, avec la fin de sa carrière de footballeur « il y a vingt ans » : il avait dans la foulée ouvert une pizzeria qui lui avait permis de tenir le cap. « On est deux victimes : j’ai passé des nuits entières à pleurer », a regretté le prévenu. « ‘Faut pas croire que ça m’amuse, c’est terrible. »

Sa femme a « lutté » mais « ce n’était plus possible »

Frédéric Patouillard est toutefois « désolé » car il « ne pensait pas » que ses violences allaient faire « autant de dégâts ». La mère de ses deux garçons a en effet fait « un burn-out » et est en arrêt de travail, a-t-il été dit à l’audience. « J’ai tenté pendant des années de l’aider, j’ai lutté mais ce n’était plus possible », a expliqué Sandrine J.

Son ex-mari « se demande » lui « comment c’est possible d’avoir été aussi taré » ; il promet désormais de « ne plus jamais être un problème pour elle ». En détention, il assure ainsi s’être « sevré » de ses addictions, a fait « des analyses contre l’apnée du sommeil » et compte débuter un « traitement pour le TDAH »

Déjà condamné pour des violences

Frédéric Patrouillard n’est pourtant pas inconnu de la justice : il avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour violences, que ce soit sur son ex-femme, sur une « amie » de celle-ci ou sur des « rugbymen » dans un bar.

Très récemment, le 24 juin 2025, il a été condamné par le même tribunal correctionnel de Lyon pour avoir harcelé son ancienne compagne. Il avait d’ailleurs été incarcéré à cette occasion à la prison de Lyon-Corbas. Depuis plusieurs jours, il purge sa peine au « quartier isolement » après avoir été pris à partie par des co-détenus.

Frédéric Patouillard a finalement été condamné à douze mois d’emprisonnement. Quand il aura fini de purger la peine qui lui a été infligée, il pourra commencer à purger celle prononcée ce vendredi 18 juillet 2025 à l’aide d’un bracelet électronique.

Pendant les trois prochaines années, il aura aussi interdiction d’entrer en contact avec son ancienne belle-mère et son ex-femme. Il devra également lui verser 5.000 € à Sandrine J. en réparation de son préjudice moral.

MJ et GF (PressPepper)

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