Le Groupe Renault traverse une période de
turbulences majeures, et les répercussions commencent déjà à se
faire sentir sur sa filiale sportive, Alpine F1.
Suite à la démission officielle
de Luca de Meo le 15 juillet, Renault a désigné Duncan Minto,
ex-directeur financier du groupe, pour assurer l’intérim à la tête
de l’entreprise. Mais loin d’apaiser les tensions, ce changement de
gouvernance s’est accompagné d’un message peu rassurant : Minto a
revu à la baisse les prévisions financières pour le second semestre
2025.
Ce discours alarmant a agi
comme un électrochoc sur les marchés. En l’espace de quelques
jours, l’action Renault est passée de plus de 41 euros à 33 euros,
une chute brutale de 20 % qui alimente les inquiétudes sur la
stabilité de l »entreprise.
Un impact direct sur le
programme F1 d’Alpine
Cette situation financière
préoccupante intervient alors que la section F1 du constructeur est
déjà sous pression. L’arrivée controversée de Flavio Briatore à la
tête de l’écurie Alpine a entraîné une restructuration agressive :
arrêt du programme moteurs F1 de Viry-Châtillon, licenciements
massifs à Enstone… Autant de mesures qui soulèvent des doutes sur
la stratégie à long terme du groupe dans la discipline reine du
sport automobile.
Le retrait partiel de Renault
dans les infrastructures clés de l’équipe, combiné à une réduction
drastique des coûts, augmente mécaniquement l’attractivité d’Alpine
F1 sur le marché. Avec environ 25 % du capital déjà détenu par des
investisseurs externes, la perspective d’une cession totale à un
nouvel acquéreur prend de l’ampleur.
La Formule 1 attire de
nombreux candidats potentiels, séduits par la rentabilité
croissante du championnat et sa visibilité mondiale. Et Alpine,
désormais allégée sur le plan structurel, devient une cible
séduisante pour des groupes désireux d’entrer dans les Grands Prix
sans devoir bâtir une écurie de zéro.
Une décision imminente pour
l’avenir d’Alpine
Parmi ceux-ci, le consortium
mis en place par l’ancien team principal d’Alpine F1, l’Américain
Otmar Szafnauer (avec un autre constructeur ?) et le plan échafaudé
par Christian Horner, le dirigeant récemment limogé par Red Bull,
avec la complicité de Briatore… et de Bernie Ecclestone ?
Les prochaines semaines seront
décisives. Si l’action Renault ne parvient pas à se redresser et
que la direction ne stabilise pas ses perspectives économiques, une
vente de l’équipe Alpine pourrait devenir inévitable. Un tournant
majeur pour une écurie qui peine à se relancer sportivement, et
dont le destin semble désormais étroitement lié aux soubresauts de
la maison-mère.