Ce nouveau signal montre aussi les progrès réalisés par les détecteurs d’ondes gravitationnelles. La campagne d’observation O4 a démarré en mai 2023. L’instrumentation a gagné en sensibilité, ce qui permet désormais de capter des signaux plus lointains et plus fins que les précédents. GW231123 témoigne de cette amélioration. Les instruments ont tenu une cadence d’observation record, tout en gagnant en précision.

« Cet événement repousse les limites de nos capacités d’instrumentation et d’analyse de données », confirme Sophie Bini, post-doctorante à Caltech. Il a fallu mobiliser des modèles théoriques prenant en compte la dynamique complexe des objets à rotation élevée. Pour la collaboration, l’objectif consiste désormais à mieux cerner ces systèmes rares, et à anticiper de futures observations du même type.

Les données issues de cette quatrième campagne seront rendues publiques au fil de l’été. Elles permettront à d’autres équipes de mener leurs propres analyses. D’autres résultats sont également attendus dans les mois qui viennent. Ce nouveau trou noir n’est peut-être qu’un début.

La collaboration LIGO/Virgo/KAGRA réunit plus de 3 000 chercheurs à travers le monde. Elle utilise des détecteurs installés aux États-Unis, en Italie et au Japon. Un nouveau site est en construction en Inde. Depuis 2015, ces instruments ont permis de capter des dizaines de fusions, dont certaines entre étoiles à neutrons. Mais des objets de masse intermédiaire, entre 100 et 200 fois celle du Soleil, restent rares.