Homme de terrain, enraciné dans son territoire. Nice, sa ville. Celle qui l’a vu naître, qu’il a servie après Cannes et le Val-de-Marne, où il a commencé sa carrière. Une vie de policier. Quarante-deux ans au service des autres. Pour le pire et pour le meilleur. Le commandant Christophe Darmont, ex-patron de la compagnie de Nice, aura connu bourrasques et tempêtes.

Lorsque Georges Janvier, son collègue de la BAC, meurt dans une fusillade à L’Ariane en 1994. Face au black block qui, en 2000, veut prendre d’assaut Acropolis lors du sommet européen. Quand les banlieues s’embrasent en 2005. À Strasbourg aussi, où il est appelé en renfort pour le sommet de l’Otan. Et jusqu’au fin fond de la Roya, où il est héliporté pour assurer la continuité de l’État et organiser le ravitaillement des populations après le passage de la tempête Alex. Aux abords des stades de foot aussi, du Ray à l’Allianz, où il a sécurisé tous les matchs à risque. Au point de devenir une référence nationale dans la lutte contre le hooliganisme. Quarante-deux ans dans les rangs.

Une vocation « née de ses lectures de jeunesse », souligne le préfet des Alpes-Maritimes. Laurent Hottiaux a remis au commandant Darmont les insignes de chevalier dans l’ordre national du Mérite. « Un homme passionné, au caractère fort lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt général, droit et généreux lorsqu’il s’agit des autres », a souligné le représentant de l’État qui, comme ses prédécesseurs, de Georges-François Leclerc à Hugues Moutouh en passant par Bernard Gonzalez, a pu compter sur l’expertise de ce policier réserviste qui a pris sa retraite en 2017 sans vraiment quitter la maison police. Son autre famille.