Le port de Toulon est un poil plus animé que d’ordinaire ce vendredi soir. Peu avant 19h, alors que les gourmands prennent place dans les terrasses des restaurants pour le dîner, artisans et créateurs finissent de monter leurs étals sur les quais de la capitale varoise. La première édition des Escales toulonnaises, sorte de reproduction des Nuits blanches hyéroises du jeudi soir, est bien lancée avec, toujours à la manœuvre, la structure culturelle No/ID.
« D’habitude, on est sur Hyères. C’est la première fois qu’on vient ici pour le marché », acquiesce Fanny, venue aider son père retraité à vendre ses productions en bois flotté. « Je travaille uniquement avec de la récupération, souligne Guy en enfilant un nouveau t-shirt, chaleur oblige. Hyérois de résidence, l’intéressé ramasse son bois sur les plages, obtient les glaces par ses connaissances et chine même les abat-jour. « C’est vraiment très beau ce que vous faites », insiste une jeune femme en passant, l’œil attiré par les miroirs faits main de « Papy Guy ».
Dans la même zone, sur le carré du port, d’autres stands d’artisans et créateurs (bijoux, textile, pierres…) ont été installés. L’objectif: créer un nouveau marché nocturne et estival en centre-ville. Trois autres dates sont d’ailleurs déjà arrêtées: les vendredis 25 juillet, 1er août et 8 août prochains, toujours de 19h à minuit. Les curieux y trouveront également de quoi grignoter, lire, offrir… Ou encore se divertir, avec des jeux et animations.
Un espace dédié à la street culture
Du côté du quai des pêcheurs, le graffeur Asezone a par exemple sorti ses ustensiles: essentiellement des bombes de peinture. Comme d’autres confrères, le street artiste réalise devant les curieux des démonstrations de graffitis à l’occasion des Escales toulonnaises. « J’ai l’habitude de peindre aux Nuits blanches. Là, c’est la continuité. L’idée est de proposer quelque chose d’un peu plus qualitatif et esthétique par rapport à l’image que les gens peuvent avoir du graffiti. »
Sur la scène voisine, Marky et sa troupe se préparent à trois sessions de danse hip-hop: « Les gens sont là, marchent, et nous, il faut qu’on les régale. » « Je veux voir comment ils dansent », crie un gamin en tirant sa mère par le bras. Se voulant éclectique et conviviale, les Escales toulonnaises accueillent aussi DJ, fanfares et concerts au cours des quatre premières éditions.
Des évènements amenés à perdurer? L’avenir et la fréquentation le diront. Si vendredi, la première heure est restée assez calme sur le port, l’affluence a nettement augmenté après 21h. Encourageant, pour une première.