Par

Chrismaël Marchand

Publié le

19 juil. 2025 à 17h41

Le feuilleton des sous-marins australiens est un véritable soap opera. Et les épisodes se déroulent sur plusieurs continents. L’actualité brûlante est, en ce moment, de l’autre côté de l’Atlantique. L’administration Trump a, en effet, lancé une étude sur la viabilité du contrat Aukus signé en 2021 et s’interroge sur l’intérêt de poursuivre dans cette direction.

Les commentaires vont d’ailleurs bon train du côté de Washington et mettent en alerte Canberra qui appréhende de se retrouver le bec dans l’eau.

La révision du pacte par les Américains, qui devait durer 30 jours, va d’ailleurs jouer les prolongations, mettant en avant l’existence d’opinions divergentes au sein de l’establishment militaire américain qui n’hésite pas, comme pour les membres de l’Otan, à mettre la pression sur une augmentation substantielle des dépenses d’armement.

Dans ce brouillard militaro-diplomatique, un nouvel épisode s’est déroulé, le dimanche 13 juillet 2025, aux Antipodes, avec un scénario déjà vu, l’éventuel « remariage » avec la France.

Après le camouflet de l’énorme contrat de douze sous-marins avorté, la coopération franco-australienne en matière de défense a finalement « repris » depuis l’élection en 2022 de l’actuel Premier ministre travailliste australien Anthony Albanese, d’après l’ambassadeur de France en Australie Pierre-André Imbert.

« S’ils demandent, nous verrons… »

La confiance avait, en effet, été rompue en septembre 2021 lorsque l’ancien gouvernement – conservateur – avait brusquement annulé un contrat de 56 milliards d’euros pour des sous-marins de l’industriel français Naval Group, lui préférant dans le cadre d’Aukus des sous-marins à propulsion nucléaire britanniques ou américains.

« À présent, les premiers piliers de notre coopération sont la défense et la sécurité », a ainsi assuré à l’AFP le diplomate français, décrivant un partenariat « à un très bon niveau » alors que les forces françaises se sont jointes à l’armée australienne pour des manœuvres d’ampleur dans la région.

Questionné sur la possibilité d’un nouveau contrat pour des sous-marins avec l’Australie si l’accord Aukus venait à capoter, l’ambassadeur français n’a pas voulu spéculer. Mais n’a pas forcément fermé la porte…

Je dirais que c’est plutôt un problème pour l’Australie pour le moment. Et bien sûr, nous dialoguons toujours avec nos amis australiens. Mais pour le moment, ils ont choisi Aukus […] Si cela change (et) qu’ils demandent, nous verrons.

Pierre-André Imbert, ambassadeur de France en Australie

Rappelons que cet accord estimé à environ 210 milliards d’euros sur 30 ans doit permettre à l’Australie de se doter de huit sous-marins à propulsion nucléaire (NDLR : trois de classe Virginia livrés par les États-Unis entre 2032 et 2038 puis cinq au début des années 2040 dans le cadre d’un nouveau programme SSN-Aukus mené par les Britanniques).

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