Une centaine de personnes cagoulées et armées ont bloqué la RN 141 à Limoges, dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 juillet et s’en sont prises à des véhicules en circulation, « principalement par des tirs de mortiers », explique la préfecture.
Selon le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, Laurent Nadeau, il y a eu « entre 100 et 150 individus […] armés de cocktails Molotov, mortiers, cailloux, barres de fer et battes de baseball« .
« Certains véhicules étaient occupés par des familles, en présence d’enfants mineurs. Un des automobilistes a été contraint de sortir de son véhicule par ces individus cagoulés, lesquels ont pris la fuite à bord de celui-ci. Le véhicule a été retrouvé en feu peu après », a précisé Émilie Abrantes, procureure de la République à Limoges.
Pour le moment, « huit plaintes sont recensées », a expliqué la magistrate. « Aucun des automobilistes n’a été violenté physiquement, pour autant, plusieurs sont particulièrement choqués. »
Peu après le début des hostilités, qui ont commencé vers 1 h du matin à proximité du quartier populaire du Val de l’Aurence, les forces de l’ordre sont intervenues, faisant usage de lanceurs de balles de défense (LBD) et de gaz lacrymogènes. Les échauffourées se sont terminées vers 4 h.
Neuf policiers ont été blessés, dont huit qui souffrent d’acouphènes. Le neuvième présente une blessure à une main, selon le parquet de Limoges.
« L’envie de détruire »
« C’est une guérilla urbaine », a dénoncé Émile Roger Lombertie, maire (LR) de Limoges. « Ils sont organisés, structurés, c’est programmé. Il y a un plan, un armement, un guet-apens donné aux policiers et aux usagers de la route », a-t-il déploré. « Ce n’est pas une manifestation spontanée pour râler contre quelque chose. Il n’y a pas de prétexte. Rien. Il y a l’envie de détruire et de montrer que le territoire vous appartient« , a-t-il insisté.
Une enquête en flagrance a été ouverte pour participation avec arme à un attroupement, violences sur fonctionnaires de la police nationale, extorsion aggravée et dégradations en bande organisée du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes, a indiqué Émilie Abrantes.
Cette nuit d’échauffourées fait suite à d’autres heurts survenus dans la même zone le soir du 14-Juillet. « Ça fait quatre ou cinq ans que ça explose dans ce quartier. Pour moi, il y a danger », a souligné Émile Roger Lombertie, décrivant un « quartier de grande pauvreté avec des jeunes issus d’immigration » devenu selon lui « une zone de non-droit ».
Le ministère de l’Intérieur a annoncé le déploiement à Limoges de la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) et spécialisée dans le maintien de l’ordre.
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