Comme au Tour des Flandres, Elise Chabbey a terminé 7e, ce samedi, de Paris-Roubaix et a été la meilleure athlète de FDJ-Suez. « C’est notre place depuis quatre ans. On est toujours dans le Top 10, mais on n’est pas encore capables de jouer la gagne, il nous manque quelque chose même si on est une belle équipe pour ce genre de course », déclare Stephen Delcourt, le manager de FDJ-Suez, au micro de DirectVelo. “C’est sûr que je suis un peu déçue, je ne viens pas là pour faire 7e. J’aurais bien aimé gagner ou obtenir un meilleur résultat ». La Suissesse a attaqué à trois reprises et a tenté de partir seule une dernière fois à trois kilomètres de l’arrivée pour aller chercher la 2e place derrière Pauline Ferrand-Prévot. Avant que l’Italienne Letizia Borghesi ne l’imite, avec plus de réussite. « Je savais que je n’étais pas la meilleure au sprint. Il fallait essayer ».

Dès le premier secteur pavé d’Hornaing, les deux têtes de gondole de la formation française se sont retrouvées hors jeu. « Malheureusement, on a perdu Amber (Kraak) et Vittoria (Guazzini) qui partageaient le leadership, sur des crevaisons », rappelle Stephen Delcourt. « Le plan était surtout de protéger Vittoria, mais les plans ont vite changé avec cet incident. On s’est reporté sur Elise », prolonge Marie Le Net. Lorsque les hostilités ont été lancées par Lotte Kopecky à 53 kilomètres de l’arrivée, au moment où une chute est intervenue avec la future lauréate Pauline Ferrand-Prévot, aucune pensionnaire de la FDJ-Suez ne figurait parmi le groupe de tête de huit éléments. « Il fallait absolument qu’on bouche ce trou. On a essayé de rentrer le plus vite possible, mais on y a laissé des cartouches », explique Jade Wiel.

« JE PLEURAIS SUR LES PAVÉS »

Peu après, les trois sociétaires de la structure poitevine, Elise Chabbey, Marie Le Net et Jade Wiel, sont rentrées. Elles étaient les mieux représentées à l’avant parmi un groupe de 20 concurrentes avec Visma Lease a Bike, Lidl-Trek et Canyon//SRAM. Mais Marie Le Net n’a pas tenu le choc longtemps. « Je n’avais plus rien dans les jambes, je me suis dit que je n’arriverais jamais à finir. Je pleurais sur les pavés, j’en avais marre, mais je reviens ici chaque année… J’étais dans un état pitoyable, je n’arrivais plus à respirer. Mais j’ai continué grâce au soutien du public », admet Marie Le Net. De son côté, Jade Wiel a lâché dans le Carrefour de l’Arbre, à 25 bornes du terme. « Ça a été l’explosion, c’était aussi mental. Je n’avais plus d’énergie ni de lucidité ». En fin de compte, elle est allée chercher un Top 20 (voir classement). « Je suis très contente de la forme, des sensations sur les pavés, ça me donne envie de revenir ».

Stephen Delcourt est fier de ses deux jeunes Françaises. « On sait de quoi est capable Marie sur un Paris-Roubaix. Jade avait montré de belles dispositions, elle l’a fait aujourd’hui, c’est énorme. Je lui tire un grand coup de chapeau car tout le monde l’avait enfoncée après ses trois années de galère depuis le titre de Championne de France. On lui a fait confiance en signant avec elle un contrat très long alors qu’elle était encore blessée et elle nous le rend là. J’ai un grand respect pour cette femme qui me surprend tous les jours par sa ténacité, sa détermination et un grand amour du maillot. Je suis persuadé que Jade va vite relever les bras ». Il est également satisfait de sa recrue Elise Chabbey. « C’était une de mes priorités depuis cinq ans de la voir nous rejoindre. C’est une dure au mal. Je suis hyper fier d’elle, ce n’est que le début de l’aventure. J’espère qu’on ira très loin ensemble ».