La famille Heredia est reconnaissante. « On nous a bien aidés car les enfants étaient en difficulté à l’école », raconte le papa. Gaëtan et Antoine acquiescent. Ils avaient été convoqués en mairie pour un trop grand nombre d’absences injustifiées à l’école. « Les enfants ont reçu de l’aide aux devoirs par des retraités de la maison des seniors Pasteur, grâce au CDDF. Merci! »

Le CDDF, Conseil des droits et devoirs des familles, est obligatoire dans les communes de plus de 50.000 habitants. Mis en place à Nice en 2010, il est piloté depuis 2022 par le Service des politiques sociales de la jeunesse. Au nom du maire, c’est l’avocate Marie-Pierre Lazard, conseillère municipale subdéléguée au CDDF, qui en assume la présidence. L’instance est notamment composée d’un représentant du parquet, un de l’Académie et un de la police municipale. Elle est principalement saisie en cas d’absentéisme par les services de l’Académie ou par les chefs d’établissements.

Concrètement, le CDDF envoie un premier courrier aux parents en cas d’absentéisme. Si les problèmes continuent, les parents et les enfants sont convoqués en mairie à une réunion collective, pour rappeler les droits et obligations de chacun. Un petit coup de pression, en somme. Si les problèmes continuent, une nouvelle convocation est envoyée, en individuel. Avec un potentiel signalement au parquet, voire au juge des enfants.

« On a un taux de réussite de 77% »


Gaëtan et Antoine Heredia ont été aidés pour leurs devoirs par des retraités de la maison des seniors Pasteur. Photo Ro. B. Photo Ro. B..

Les familles peuvent aussi solliciter un accompagnement individuel. Le CDDF propose tout un éventail d’aides: soutien à la parentalité, soutien psychologique, aide à l’inclusion numérique, aides financières, aide aux devoirs, aide pour le sport, formation et insertion professionnelle…

Depuis 2022, 806 mineurs ont été reçus, et 238 ont été accompagnés. En majorité des collégiens. « On a un taux de réussite de 77% », se félicite Marie-Pierre Lazard.

Les principaux problèmes des mineurs? Décrochage scolaire, problèmes d’assiduité, de motivation, de santé ou de handicap, addiction aux écrans (notamment la nuit), harcèlement. Pour les parents? Faible maîtrise de la langue, problème d’autorité et de responsabilité parentale, problème de communication avec les établissements scolaires, et difficultés sociales.

« La solution aux problèmes, ce n’est pas de rester à la maison devant les écrans », lance la représentante de l’Académie de Nice aux familles reçues lors d’une réunion collective. 51% d’entre elles sont domiciliées dans un quartier prioritaire, et 40% sont monoparentales. Un travail de longue haleine sur fond de misère sociale, dans un département où les ultra-riches côtoient des familles en situation d’extrême précarité.