La tentative d’installation d’un nouveau point de deal n’était que la face émergée des dysfonctionnements à Bel-Ombre (11e). Au début du mois, les habitants de cette copropriété se relayaient au pied des immeubles pour « empêcher le nouveau réseau de drogue » de s’installer dans le quartier. Si l’action semble avoir éloigné les dealers, elle a aussi permis d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette copropriété dégradée.

Cette semaine, le collectif de résidents a ainsi été reçu par le sous-préfet de police, Yannis Bouzar, obtenant une participation régulière aux GPO (groupes de partenariat opérationnels qui rassemblent forces de l’ordre, élus, collectifs d’habitants, bailleurs, régie de transports…) du secteur et un lien direct avec le commissaire du 12e. « Entendus » lors de cette rencontre sur le volet sécuritaire, les habitants sont plus circonspects quant à leur rendez-vous, jeudi 18 juillet, avec des élus de la Ville et la préfète déléguée à l’égalité des chances. Il était question cette fois de traiter « la dégradation rapide » du bâti et des parties communes de cet ensemble de 250 logements.

Faute d’ascenseur, des habitants « enfermés chez eux »

« Aucun des huit ascenseurs ne fonctionne dans des immeubles de seize étages. Les infirmiers et les aides-soignants ne montent plus… Certains habitants sont enfermés chez eux, d’autres ne peuvent plus faire leurs courses. Plus rien n’est nettoyé et nous continuons à payer des charges !, décrit l’un des copropriétaires. Depuis plus de deux ans, un administrateur judiciaire a pris le relais d’un syndic défaillant. Mais cela n’a fait qu’accélérer la dégradation du quartier. On demande que l’urgence soit traitée mais les réponses de pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur. »