Le président de l’institution a de nouveau défendu la nomination polémique de l’ancienne ministre socialiste annoncée cette semaine, dénonçant «un esprit complotiste».

«La Cour des comptes n’a jamais interdit à quiconque de faire de la politique». Pierre Moscovici a de nouveau défendu la nomination polémique de Najat Vallaud-Belkacem en tant que conseiller maître au sein de l’institution.

Dans une interview donné au Parisien, si le président de la Cour des comptes a rappelé la nécessité d’un devoir de réserve, il a cependant assuré que les engagements de l’ex-ministre socialiste de l’Éducation nationale, en tant que présidente bénévole de France Terre d’Asile et en tant qu’élue, conseillère régionale, n’étaient «pas incompatibles» avec sa nomination.


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«Mais ils ne doivent pas lui prendre trop de temps», a-t-il aussi dit, ajoutant que Najat Vallaud-Belkacem «devra garder de la mesure dans son expression, conformément à nos règles déontologiques».

Jeudi, au lendemain de l’annonce, Pierre Moscovici avait jugé «parfaitement objective, parfaitement collective» la procédure d’arrivée de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, se disant «choqué» par les attaques dont a fait l’objet l’ancienne ministre, notamment au sein de Rassemblement national (RN). «Elle est arrivée par une procédure de recrutement professionnel parfaitement objective, parfaitement collective et sans que je sois intervenu en quoi que ce soit», affirmait Pierre Moscovici, interrogé sur France Info.

«Esprit complotiste»

Quelques jours avant l’officialisation, le Canard enchaîné a affirmé dans un article que le premier ministre François Bayrou envisageait d’appuyer un prétendu souhait de Pierre Moscovici de nommer Najat Vallaud-Belkacem, en échange de l’assurance que le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et mari de l’ancienne ministre, Boris Vallaud, abandonne l’idée d’une censure du gouvernement du Budget à l’automne.

«Quelle blague !», avait réagi Najat Vallaud-Belkacem dans un message posté sur X, précisant qu’elle avait utilisé la voie d’un concours. Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a menacé mercredi d’attaquer cette nomination au Conseil d’État, critiquant «la République des copines et des coquins».

«Najat Vallaud Belkacem, qui était déjà candidate l’année dernière, a quant à elle suivi une procédure de recrutement très exigeante et sélective, et elle l’a réussie», a encore défendu Pierre Moscovici dans les colonnes du Parisien, précisant que 150 candidats s’étaient présentés pour les 5 postes à pourvoir. «J’aimerais que, dans ce pays où soufflent parfois un esprit complotiste, des soupçons permanents, de la jalousie, du ressentiment, on soit capable de revenir à quelques principes républicains assez simples. Dans la fonction publique, il y a le principe du concours, l’indépendance des jurys et l’éthique de ses membres. Tout cela doit être respecté», a-t-il ajouté.