Volodymyr referme son ordinateur après une dernière visioconférence avec New York. Il observe un instant le ciel qui s’éteint lentement derrière sa fenêtre, puis allume une autre machine pour s’adonner à son activité favorite : pirater la Russie. « Ils ont tellement de fuseaux horaires qu’on peut tranquillement les attaquer sur notre temps libre pendant qu’ils dorment encore, là-bas, dans l’est du pays », ironise le jeune hacker. « Un de mes coups favoris ? Mettre en panne tout le système d’un vaste centre commercial dans une ville proche de la Sibérie », ajoute-t-il.
Comme de nombreux jeunes Ukrainiens, Volodymyr travaille à distance pour des entreprises américaines du secteur technologique, séduites par cette main-d’œuvre qualifiée et meilleur marché. À 25 ans, il forme depuis son appartement en Ukraine d’autres employés aux bases de la cybersécurité, avant de se consacrer, une fois la nuit tombée, à l’exploitation discrète de failles dans les réseaux russes.