La municipalité Piolle et la Métropole s’apprêtent à dépenser 40 000 € pour une fresque éphémère sur la Maison du Tourisme. Une énième illustration de leur gestion dispendieuse quand on connaît l’état des finances locales et le destin plus qu’hypothétique de cette verrue.

40 000€ POUR UNE FRESQUE ÉPHÉMÈRE

Métropole et Ville vont ainsi cofinancer à hauteur de 20 000 € chacune une fresque « éphémère » sur une façade de la Maison du Tourisme, ceci dans une démarche « d’embellissement urbain » et de « valorisation du centre-ville ». Et bien sûr, on retrouve comme d’habitude les critères des Verts/LFI pour l’encadrement de toute création artistique et la restriction de la liberté de création avec l’obligation pour l’oeuvre de faire la part belle à « l’égalité entre les femmes et les hommes, la démocratie, l’inclusion ou la transition climatique ».

PEINDRE SUR UN BÂTIMENT EN SURSIS

Sauf que l’avenir de cet îlot que les élus Piollistes veulent temporairement peindre à grands frais est plus qu’incertain. La municipalité a en effet lancé une « résidence d’architecte » pour réfléchir à sa transformation, qui doit aboutir en 2027. Dépenser 40 000 € pour décorer un bâtiment dont on ne sait même pas s’il sera encore debout dans quelques années est un gaspillage d’argent public en bonne et due forme, mais les Verts/LFI appellent ça « l’urbanisme transitoire » et ça ne leur pose aucun souci : c’est pas cher, c’est le contribuable qui paye..

LA « RÉSIDENCE D’ARCHITECTE » : L’ART DE PAYER POUR NE PAS DÉCIDER

La résidence d’architecte, lancée en 2023, a coûté à la ville 35 000 euros, auxquels s’ajoutent la mise à disposition de locaux et d’un logement aux architectes ! Une grosse dépense pour une opération qui vise pour l’équipe municipale à s’acheter du temps et repousser les décisions au prochain mandat, tout en faisant mine d’avoir déjà agi avant les élections. Car la coûteuse étude a abouti à six scénarios, allant de la rénovation à la démolition totale, sans qu’aucune orientation ne soit décidée. C’est la méthode Piolle : payer pour brasser de l’air et ainsi donner l’illusion de l’action alors qu’il ne se passe rien.

UNE VERRUE QUE L’OPPOSITION PROPOSE DE RASER DEPUIS 2019

Pourtant, une solution claire, logique et plébiscitée est sur la table depuis des années. Depuis des années, l’équipe menée par Alain Carignon propose de raser cet édifice hideux. L’objectif : créer une grande place végétalisée pour que les Grenoblois puissent flâner, et surtout dégager la perspective sur la magnifique façade du lycée Stendhal, aujourd’hui masquée. Une proposition simple et de bon sens, partagée par d’autres élus à l’instar d’Emilie Chalas, et par de très nombreux Grenoblois qui déplorent cette verrue urbaine.

La maison du tourisme, à l’architecture d’un autre temps, est très régulièrement décriée
40 000€ JETÉS PAR LES FENÊTRES …

Même le Dauphiné Libéré, en début d’année 2024, sous la plume d’Albane Pommereau appelait de ses voeux à la démolition de l’édifice. Et quoi qu’il en soit, 5 des 6 scénarios des architectes impliquent une démolition totale ou partielle du bâtiment. Ce sont donc bien 40 000 euros jetés par les fenêtres en connaissance de cause dans tous les cas. La fresque partira directement à la benne sous forme de gravats, que les Grenoblois décident de reconduire l’équipe Verts/LFI avec Laurence Ruffin, ou qu’ils fassent le choix du changement incarné par Alain Carignon aux élections de mars 2026.

… PAR DES COLLECTIVITÉS EXSANGUES

Cette dépense totalement dispensable intervient dans un contexte financier très contraint pour la Ville et la Métropole qui, après dix ans de gestion Piolle et de ses alliés, cumulent explosion des impôts, envol des dépenses de fonctionnement et dette qui se creuse années après années. Dans pareille situation, dépenser 40 000 € pour une fresque temporaire est une insulte aux contribuables et un mépris des vraies priorités de la ville qu’une telle somme aiderait à traiter.

La papothèque, structure d’économie sociale et solidaire au cœur du quartier Lys Rouge qui a énormément fait pour la cohésion sociale et le lien intergénérationnel dans le quartier a dû mettre la clé sous la porte. Pour moitié moins que le coût de la fresque, elle aurait survécu