Le TGV réaccélère sur la dernière partie du trajet, comme si lui aussi avait hâte d’arriver. Les collines inondées de soleil défilent par la fenêtre du train, lancé à 300 km/h. Assise dans ce wagon étouffant, j’imagine déjà tous mes soucis s’envoler dès l’arrivée en gare, emportés par les rayons tièdes du soleil et la brise marine.

Hélas, mes espoirs s’évanouissent quelques minutes plus tard, anéantis par la puanteur des poubelles pleines à ras bord et les gaz d’échappement des scooters débridés et des bus, qui pétaradent à quelques centimètres à peine de la terrasse de café où j’ai trouvé refuge.

J’observe le serveur promener élégamment son plateau en équilibre jusqu’aux tables installées de l’autre côté de la rue, en adressant des gestes désinvoltes aux automobilistes qui l’évitent de justesse. Au passage, il salue les clients – ça va* ? –, gratifie chacun d’un petit nom différent, et explique d’un ton jovial que, oui oui*, la grève des éboueurs a repris, et avec elle l’invasion de rats, mais heureusement, ça ne dure jamais très longtemps !

Le soleil et l’air marin ne peuvent pas être les seules raisons de cette sérénité de l’âme*, comme disent les Français, ce mélange de paix intérieure, de calme et de gaieté. Peut-être faut-il être né avec pour connaître cette placidité enjo