Blessé, critiqué, mais jamais vaincu. En 2024, Marc Márquez renoue avec la domination et fait trembler la grille MotoGP. Comme à ses plus grandes heures.

Depuis le début de la saison 2025 de MotoGP, c’est la suprématie Marc Marquez. Le champion espagnol ne laisse pas grand-chose à ses concurrents. C’est l’heure de faire le point sur la carrière d’un pilote hors normes, qui revient… plus fort que jamais ?

Marc Marquez : un palmarès hors norme, digne des plus grands

Il fut un temps – pas si lointain – où Marc Marquez n’avait aucun rival. Débarqué en MotoGP en 2013 à seulement 20 ans, le prodige espagnol a immédiatement raflé le titre mondial. Et cela, dès sa saison rookie. C’était alors un exploit rarissime. S’en sont suivies six couronnes en sept ans (2013, 2014, 2016, 2017, 2018 et 2019), et une série de records impressionnants : 59 victoires en catégorie reine, 101 podiums, 64 poles… Et surtout, un style de pilotage agressif, limite acrobatique, qui a révolutionné le MotoGP moderne.
Durant cette période, Marc Marquez n’était pas seulement le meilleur. Il était intouchable, capable de remonter du fond de la grille, de sauver des chutes impossibles… Mais aussi de dominer avec une constance clinique. Un véritable mutant, qui laissait derrière lui un paddock ébahi… et résigné. Seul quelque chutes ont pu avoir raison de lui. Et pour cause, le champion de MotoGP espagnol ne se contentait jamais d’une « simple deuxième place ». Mais la suprématie Marquez s’est estompée.

La descente aux enfers : blessures en série et doutes profonds

Mais en 2020, tout bascule. Lors du Grand Prix d’Espagne à Jerez, Marc Marquez chute lourdement et se fracture le bras droit. Une blessure mal soignée, suivie de quatre opérations, qui vont totalement briser sa dynamique en MotoGP.
Pendant près de trois saisons, le champion catalan vit ainsi un cauchemar. À chaque retour, les douleurs réapparaissent alors. À cela s’ajoute une diplopie (vision double) récurrente, des résultats en berne… Mais aussi des chutes à répétition. Son aura d’invincibilité s’effrite alors, et Honda ne parvient plus à lui fournir une moto compétitive. Le pilote autrefois infaillible devient un outsider, souvent battu, parfois même relégué hors du top 10.
En 2023, le divorce avec Honda devient inévitable. Marc Marquez fait alors un pari fou : rejoindre l’équipe satellite Gresini Ducati, laissant de côté les millions pour retrouver une machine capable de jouer devant. Un choix courageux… et brillant.
Dès les premiers tours de roue de la saison MotoGP 2024, le ton est donné. Marc est de retour.

Retour asu plus haut niveau du MotoGP chez Ducati

Sur la Desmosedici, Marquez retrouve un outil à la hauteur de son talent. Bien qu’il ne soit pas encore dans l’équipe d’usine, il se bat chaque week-end pour le podium, souvent pour la victoire. Il a déjà engrangé plusieurs succès, et domine régulièrement ses rivaux directs, Jorge Martín et Pecco Bagnaia. « Il ne laisse alors que des miettes aux autres », entend-on dans le paddock. Même ses adversaires, comme Martín, reconnaissent d’ailleurs l’influence psychologique de Marc Marquez sur la grille.
« Lors de ma blessure, Marc m’a même envoyé un message très fort, avec un conseil précieux. Il m’a aidé à mieux vivre ce moment difficile. C’est un champion, même en dehors de la piste », dit-il à nos confrères de Gran Premio.
À 31 ans, Marc Marquez n’est pourtant plus le jeune chien fou de ses débuts. Mais son feu sacré est intact. Ses récentes interviews le montrent plus posé, plus mûr. Même sa relation avec Valentino Rossi, autrefois glaciaire, semble s’apaiser. « J’ai toujours voulu la paix, mais cela ne dépend pas que de moi », confiait-il récemment à Motorsport Brésil.
Son pilotage, lui, n’a rien perdu de sa superbe. Il sauve encore des chutes impossibles, il attaque là où d’autres lèvent le pied. Et surtout, il regagne. Sur une Ducati satellite, il s’impose ainsi comme l’un des favoris pour le titre. Et cette année, chez Ducati officiel, il roule sur tout le monde. Difficile de ne pas l’imaginer champion du monde en fin de saison. Mais tout peut arriver. Ses adversaires n’ont donc qu’à redoubler d’effort s’ils veulent passer devant le roi.