La ministre en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, affirme vouloir trouver un projet de budget qui « rassemble le socle commun » d’ici « à septembre ».

LUDOVIC MARIN / AFP

La ministre en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, affirme vouloir trouver un projet de budget qui « rassemble le socle commun » d’ici « à septembre ».

POLITIQUE – Après les annonces, le plus dur commence pour le gouvernement : convaincre. Comme l’a dit François Bayrou en marge du Tour de France samedi, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin confirme ce dimanche 20 juillet vouloir aboutir à un projet de texte « d’ici à septembre » qui « rassemble le socle commun ». Face à la situation budgétaire, elle exhorte à trouver « un compromis dans un moment historique ».

« Avec [le ministre de l’Économie] Éric Lombard, d’ici à septembre, nous souhaitons aboutir à un projet de budget fort qui rassemble le socle commun. Ensuite, nous nous ouvrirons aux autres forces politiques », déclare-t-elle dans un entretien à La Tribune Dimanche.

« Nous voulons aboutir à un compromis clair dans les trois mois » et « notre objectif est de trouver un accord sur l’essentiel », ajoute la ministre des Comptes publics. « L’attente coûte cher : en crédibilité, en épargne, en capacité à investir. Tous ceux qui brigueront la présidence en 2027 mais qui auront contribué au blocage ne seront pas crédibles », selon elle.

Sur la suppression de deux jours fériés (le lundi de Pâques et la victoire du 8 mai), l’une des propositions qui a le plus marqué les esprits, Amélie de Montchalin semble en tout cas déjà évoquer l’idée d’une première concession par rapport à la proposition du Premier ministre, François Bayrou.

« Je suis favorable à ce que les Français soient mieux rémunérés pour ces deux jours travaillés », propose la ministre, qui justifie : « L’objectif est de répartir au mieux ce qui sera produit par ces deux jours de travail supplémentaire : les salariés doivent y trouver leur compte. »

« L’attente coûte cher »

Interrogée sur les réactions au projet de budget présenté par François Bayrou mardi – dont beaucoup de négatives –, Amélie de Montchalin répond qu’il est « normal que cela fasse l’objet de réactions ». Mais « celles d’octobre ne seront peut-être pas celles de juillet ».

« Nous sommes dans un moment particulier où il nous faut trouver des gens qui ont le courage d’assumer avec nous », dit-elle. « Trouver un compromis dans un moment historique pour notre pays sans se renier, c’est possible », assure-t-elle. La ministre « pense qu’il y a sur tous les bancs des hommes et des femmes qui voient que leur responsabilité est de redonner confiance aux Français et une sérénité au pays d’ici à 2027 ».

Semblant ainsi tendre la main aux oppositions, elle ajoute qu’« en février, nous avons adopté un meilleur budget grâce aux apports des oppositions, notamment du Parti socialiste », comme par exemple les « crédits pour l’outre-mer ou du fonds Barnier ». Et à propos des LR, membres du gouvernement mais critiques de coupes budgétaires jugées insuffisantes, la ministre affirme attendre « sans provocation, qu’on nous propose des économies supplémentaires, des réformes de structure supplémentaires », assurant que le gouvernement est « prêt à aller plus loin ».

François Bayrou, en déplacement à Pau, a déclaré samedi se donner « deux mois » pour que le plan budgétaire présenté cette semaine « trouve son achèvement ».