Avant même leur élection, la question de la fin de mandat des futurs 35.000 maires de France se pose. Porteront-ils l’écharpe six ans, comme c’est normalement le cas, ou bien devront-ils attendre 2033 pour la remettre en jeu ? Car selon une information de nos confrères de Ouest-France, le ministère de l’Intérieur songe déjà à repousser la future élection municipale, prévue en 2032.

La raison est simple : l’embouteillage du calendrier électoral. En 2032, une élection présidentielle est déjà prévue, suivie d’une probable élection législative, si le candidat vainqueur en 2027 décide d’une dissolution à son arrivée au pouvoir. « Oui, cette question de la percussion entre les élections en 2032 se pose », avoue Bruno Retailleau à Ouest-France. Or, en tant que ministre de l’Intérieur, c’est lui qui est en charge d’organiser les élections.

Le débat tranché avant 2026 ?

L’homme de Beauvau évoque deux « solutions » : soit « repousser les élections municipales à l’automne 2032 », soit « prolonger le mandat des maires d’un an, jusqu’en 2033, en décalant les élections municipales ». Si rien n’est tranché, cette dernière solution a la préférence du ministre, qui la cite en « plus probable ». Pour prolonger le mandat des maires, il suffirait au gouvernement de déposer un projet de loi ordinaire.

Guy Geoffroy, l’un des vice-présidents de l’Association des maires de France, s’est montré plutôt favorable à cette mesure. « Le problème est connu alors autant anticiper. Un an de plus dans un mandat, ce ne serait pas scandaleux », admet l’édile de Combs-la-Ville. Mais surtout, l’essentiel est que la question soit tranché avant les élections 2026, pour « donner de la visibilité aux maires en amont », estime Françoise Gatel, la ministre chargée de la Ruralité.

Des précédents ont déjà eu lieu : en 2007, le mandat des maires avait déjà été prolongé jusqu’en 2008 pour éviter de percuter l’élection remportée par Nicolas Sarkozy. En 1988, les élections cantonales avaient été repoussées de six mois pour ne pas cogner avec la présidentielle. Le cas de figure se produira aussi en 2027, et le mandat des conseilleurs départementaux a déjà été prolongé jusqu’en 2028.