Une ardoise à six chiffres, et
une décision qui fait tache. Ce mercredi 16 juillet, le Tribunal de
l’Union européenne a rejeté le recours formé par les filles de
Jean-Marie Le Pen contre le Parlement européen. En cause :
plus de 300 000 euros de frais de mandat qu’il
aurait indûment perçus, entre notes de vin, balance de cuisine et
autres dépenses personnelles déguisées en frais professionnels.
Problème : Jean-Marie Le Pen
est décédé en janvier dernier. Et c’est donc à ses héritières,
Marine Le Pen,
Yann Maréchal et
Marie-Caroline Olivier, qu’il revient désormais de régler cette
dette. La justice européenne a été claire : « La procédure du Parlement n’est pas contraire aux
principes de sécurité juridique ni à la confiance légitime. »
Traduction : il va falloir passer à la caisse.
Une balance de cuisine, des
bouteilles de vin… et une facture de 303 200 euros
L’affaire remonte à plusieurs
années. Le Parlement européen reprochait au fondateur
du Front national d’avoir inscrit comme « frais de mandat » des achats qui n’ont
rien à voir avec ses fonctions d’eurodéputé. Le tout,
planqué sous la ligne budgétaire 400. Résultat : 303 200 euros de
dépenses jugées abusives.
Parmi elles ? Plus d’une
centaine de bouteilles de vin, des objets domestiques et
même une balance de cuisine. Des achats déclarés comme
utiles à l’exercice de son mandat européen, mais considérés
aujourd’hui comme injustifiables. En janvier 2024, le Parlement
avait notifié Jean-Marie Le Pen des irrégularités. Il avait deux
mois pour se justifier. Il n’a jamais pu le faire.
Marine Le Pen, héritière malgré elle d’un vieux dossier
Depuis la mort de Jean-Marie
Le Pen, ce sont ses filles qui ont repris le flambeau du
contentieux.
La femme politique, en tête, avait tenté de contester
la décision du Parlement via un recours. Mais la justice
européenne a été catégorique : « La note de débit reste valable. » Et si un appel est
encore possible dans un délai de deux mois et dix jours, il ne
pourra porter que sur des questions de droit. Le fond, lui, est
désormais tranché.
Important à noter : cette affaire n’a aucun
lien avec celle des assistants parlementaires
européens, pour laquelle Marine Le Pen a été condamnée en
première instance. Mais sur la forme, c’est une autre épine dans le
pied de la candidate du Rassemblement national, à l’aube d’un
probable nouveau bras de fer électoral. Et cette fois, pas sûr que
ce soit Bruxelles qui paye l’addition.