Le 24 mars 2025, le conseil municipal avait voté l’extension du périmètre de stationnement payant dans plusieurs rues de quartiers autour du centre-ville. Une disposition prise pour « réguler la place de la voiture » dans la ville selon la municipalité. L’idée est notamment de s’attaquer aux voitures ventouses qui squattent régulièrement les places de parking dans ces différents secteurs. Ainsi l’adjointe déléguée aux Mobilités et aux déplacements, Valérie Faucheux, expliquait dernièrement : « Certains habitants nous ont suppliés de passer ces rues en stationnement payant. Ils ne pouvaient plus se garer autour de chez eux. C’était devenu trop compliqué. Du jour au lendemain, ça a changé, ils nous ont remerciés ». Ce samedi, pas de difficulté pour trouver une place pour se garer rue Mauconseil dans le quartier sud gare. Mais pour les habitants rencontrés sur place cela n’était pas le cas il y a encore un mois.
« Jamais de place alors qu’on habite ici »
En effet depuis le 16 juin, des horodateurs jalonnent la chaussée tout le long de la rue, du boulevard Georges Pompidou jusqu’à la rue Colonel Pechot, ainsi que sur deux rues perpendiculaires. Ce sont des riverains qui se sont mobilisés pour voir leur rue passer en stationnement payant. C’est le cas de Catherine qui habite le quartier depuis 39 ans : « Avant on devait tourner et tourner longtemps. C’était difficile de trouver une place. Les gens mettaient leurs voitures là pendant une semaine, quinze jours ou trois semaines. D’autres aussi garaient leurs voitures et prenaient le bus pour aller bosser. C’était compliqué. On ne trouvait jamais de place alors qu’on habite ici. Beaucoup comme nous n’ont pas de garage dans cette rue. Alors on a réclamé et insisté pour que ça devienne payant. Maintenant, c’est le 15 août tous les jours. On est ravis ».
« On a fini par demander qu’il y ait des horodateurs dans la rue ». (Le Télégramme/Erwan Miloux)« Tarif résidentiel »
Nicolas a emménagé il y a quatre mois et constate aussi une différence : « C’est vrai qu’avant il n’y avait pas beaucoup de place pour se garer. C’est vrai que là ce sont les vacances, mais maintenant qu’il y a les parcmètres, il y a quand même plus de places libres. En contrepartie on doit payer pour stationner. Il existe un tarif préférentiel pour les résidents du quartier. C’est 14 € par mois. Bon d’un autre côté ça garantit au moins d’avoir une place dans le coin. Au final je trouve ça arrangeant ».
« Les voitures qui restaient des semaines ont disparu »
Marilyne, qui habite une maison de la rue depuis 28 ans, se gare juste devant sa porte et ne cache pas sa satisfaction : « C’est quelque chose que je ne pouvais pas faire il y a encore quelque temps. Rien que pour porter ses courses jusque chez soi c’est vraiment pratique. Au début le stationnement était gratuit. Au fil du temps les gens sont venus se garer ici. On n’est pas très loin de la gare. Certains laissaient leur voiture ici avant de prendre le train. On voyait régulièrement des gens partir avec des grosses valises. On a fini par demander qu’il y ait des horodateurs dans la rue. Depuis que c’est le cas, les voitures qui restaient pendant des semaines ont disparu. On a retrouvé une certaine quiétude. Il y a de nouveau de la place. Le tarif pour les résidents de 14 € par mois reste raisonnable, notamment en comparaison avec le prix d’une location d’un garage ».
À la recherche d’endroits gratuits dans d’autres rues
Si les habitants de la rue Mauconseil apprécient cette mesure, d’autres un peu plus loin, là où le stationnement reste pour l’heure gratuit, s’inquiètent de voir les voitures venir se garer dans les rues alentour. Alain habite rue de la Courrouze, une rue parallèle à la rue de Mauconseil, depuis 45 ans : « C’est simple les gens qui se trouvent dans la zone d’à côté devenue payante vont faire le tour et ils se gareront, comme ici, où les places sont encore gratuites. Dernièrement on cherchant à me garer, j’ai constaté que sur la rue payante il y avait des places mais plus aucune devant chez moi. On sent bien que les gens cherchent de nouveaux endroits gratuits »
Depuis le 16 juin, ce sont ainsi 700 places de stationnement qui sont devenues payantes aux abords du centre-ville de Rennes.