Depuis la mi-juillet, des engins de chantier ont investi cette portion du boulevard de Cardiff pour refaire la chaussée. Entre la rue Joseph-Cholet et la rue Marcel-Sembat, à Nantes, le boulevard est rétréci et le passage vers la rue Bougainville, la rue des Chantiers-Crucy ou la rue Marcel-Sembat est fermé par des barrières métalliques et des plots. La rue Bougainville, en contrebas du boulevard, est désormais accessible par son autre extrémité, côté ouest.
Encore faut-il le savoir. Les travaux, ce n’est pas ce qui fâche le plus Martial Baudry et Céline Perraudeau, gérants depuis treize ans du restaurant Chez Marcel, au tout début de la rue. « C’est normal qu’une ville évolue, estime le restaurateur. Ce que je ne comprends pas, c’est le manque de communication de la Ville auprès des commerçants sur le plan de circulation pendant le chantier. »
Trois panneaux bientôt installés
Une information a été envoyée aux riverains par la municipalité, le 7 juillet, pour annoncer les travaux. « C’est très succinct et ça n’informe pas la clientèle ! » peste Martial Baudry, dont les clients passent sur le boulevard « en croyant qu’on est fermé ». Les touristes qui suivent la ligne verte du Voyage à Nantes ont disparu.
Jeudi 17 juillet, Céline Perraudeau a elle-même posé une pancarte de fortune indiquant la déviation pour accéder aux commerces. « Quand on a appelé la Ville, on a compris qu’avec tous les chantiers d’été, ils étaient à court de panneaux. » Selon la mairie, contactée vendredi, trois panneaux de signalisation doivent être installés en début de semaine « pour donner la direction de la rue de Bougainville et indiquer que les commerces restent ouverts pendant les travaux ».
Les travaux du boulevard de Cardiff ont entraîné la fermeture du passage vers la rue Bougainville, dont la circulation est passée en double sens pendant les travaux. Ouest-France
Dans cette rue qui compte deux autres restos et une boucherie, on dénonce, plus globalement, un manque d’échanges avec la Ville. De « considération », même. « Ces travaux arrivent un an et demi après la fermeture du quai de la Fosse, qui nous a déjà beaucoup impactés, souligne Hugues Trichard, patron du pub le Lord’s depuis 2019. On n’a plus que les plus fidèles. » Comme chez Marcel, son chiffre d’affaires accuse le coup. Tous deux pointent aussi l’effet du stationnement devenu payant. En 2026, la rue sera réaménagée pour donner plus de place aux piétons et cyclistes. « C’est bien, mais est-ce qu’on sera toujours là ? » s’inquiètent les professionnels.