De notre envoyée spéciale à Nice

Nice – Tours : 2-3

Le piège a bien failli se refermer sur les Tourangeaux. Et pourtant, ils savaient parfaitement à quoi s’attendre pour ce match 3 de ce quart de finale. En la matière, ils n’ont pour le moins pas été déçus ! Avec une équipe de Nice métamorphosée, boostée par cet instinct de survie, cette envie de ne surtout pas voir s’achever de suite sa si belle saison. Avec une salle Giamarchi égale à elle-même : toujours cette petite dose de fumée qui va bien (sic) et qui, issue de la pyrotechnie orchestrant la présentation des équipes, n’en finit pas de partir malgré les portes ouvertes, et toujours aussi ce public prêt à s’embraser et qui n’aura pas été déçu, lui non plus, de sa soirée si ce n’est l’issue finale, évidemment…

Quel match, quelle dramaturgie !

Car les Tourangeaux se sont finalement extirpés du guêpier ! Ils n’ont assurément pas livré leur meilleur match individuellement. Mais ils ont su s’arracher collectivement pour aller chercher cette qualification, et c’est évidemment là l’essentiel, la seule chose qui vaille même en play-offs.

Mais enfin, quelle dramaturgie ! Avec 2 h 52 de jeu, s’il vous plaît, et des égalités à n’en plus finir ! Débutée à 20 h, cette rencontre, pardon ! ce combat, s’est terminé à 23 h plus que sonnées. Ici, il convient de souligner, de mettre en exergue la performance des Niçois. L’histoire raconte que les joueurs ont discuté mardi, eh bien ils ont manifestement trouvé les bons mots pour sceller un ultime pacte. Car c’est plus qu’une autre équipe que celle vue pendant trois matchs à Grenon – la dernière journée de phase régulière le 22 mars, puis les matchs 1 et 2 de ce quart – qui a joué ce samedi.

Un facteur X nommé Lars Migge

Si Hirsch a renoué avec ses standards, si Dias a retrouvé sa virtuosité, c’est avant tout dans le combat que Nice s’est sublimé. Avec une défense intraitable, de celle qui vous dope une équipe mais mine aussi le moral de celle d’en face, contrainte d’y retourner sans cesse, deux, trois, quatre, voire cinq fois pour ne pas forcément marquer à la fin. Avec aussi un facteur X nommé Lars Migge. Lui qui a traversé discrètement la saison avec Narbonne, lui qui a rejoint Nice fin janvier, lui qui a été propulsé titulaire pour ce match « stop ou encore », a crevé l’écran durant cette partie, dans le jeu (même s’il a aussi fait beaucoup de fautes de service) mais aussi dans le cœur, l’engagement. Sans doute aurait-il mérité le titre de MVP, même dans la défaite…

Le Tours Volley-Ball n’a donc à peu près jamais pu évoluer sereinement dans ce match. Si ce n’est dans le premier set où il a pris les devants pour mener 13-17 sans qu’il n’y ait rien à y redire. Mais cela n’a donc pas duré beaucoup plus longtemps. À 18-22, Nice lançait sa remontée : McHenry, en suspension, faisait mouche au centre puis une attaque mollassonne de Pothron était aisément bloquée. Un block – un vrai monster block – de Migge sur Sclater rebattait les cartes (24-24). La salle rugissait, le match était entré dans une autre dimension.

Alors certes, les Tourangeaux allaient s’en sortir en empochant les deux premières manches ric et rac. D’abord dans la première en voyant Raptis effacer lui-même une balle de set niçoise avec un service raté, puis en s’en offrant à leur tour cinq ! Après 42 minutes de jeu, les Azuréens cédaient 28-30 sur une erreur sifflée par les arbitres…

Coric, capitaine exemplaire

Bis repetita dans la seconde manche, sauf que cette fois, c’est Tours qui se sera retrouvé derrière (6-3, 8-5). Mais après une série finale de 10 égalités, il arrachera encore ce set 26-28. Symbole sans doute de cette joute et de ce match, la défense désespérée de Zeljko Coric mais ô combien précieuse puisqu’elle sera suivie d’un block gagnant. Un block à l’issue duquel le capitaine criait de douleur, se tenant le genou ensanglanté, le coude aussi. Quelques longues minutes plus tard, bandé, le passeur reprenait le jeu et il n’allait rien lâcher.

Heureusement, car Nice non plus ! Portés par le combat déjà mené, sentant que le TVB n’était pas impérial, les Azuréens élevaient encore leur curseur, envoyaient les Tourangeaux dans les cordes. Dans le troisième set d’abord, où la bascule s’opéra à 16-16 sur un block « lobé » de Raptis sur Sclater pour un 25-20 pas piqué des hannetons. Dans le quatrième set ensuite, avec douze égalités de rang et finalement des Niçois, puissants à l’attaque, intraitables au contre (17 au total !) qui feront encore et logiquement plier le TVB 25-22.

Les statistiques de la rencontre.

Les statistiques de la rencontre.
© (Infographie NR)

Que dire du tie-break ? Qu’il y eut au total onze égalités ? Oui ! Que le TVB le démarra mal ? Sans doute. Mais qu’il sut le retourner au meilleur des moments. Et pourtant qu’il y en avait de la pression sur les épaules de Faganas, entré pour servir à 13-13… Mais il faisait parfaitement front et derrière Aracaju se dépouillait pour placer un block (13-14) et le TVB exultait quand Migge envoyait dehors son attaque.

Sauf que ! Le challenge validait le point à Nice pour filet touché (14-14). Qu’à cela ne tienne. Strehlau y allait d’une ultime attaque, puis d’un ace. L’un des rares de la soirée, validé là encore à la vidéo. Mais cette fois, Tours pouvait définitivement exulter : il est en demi-finale !