Comme un air de retrouvailles. Même si l’affiche de cette finale du championnat d’Europe entre la France et l’Allemagne n’était pas forcément celle attendue, cela n’a pas empêché les deux équipes de bien se connaître avant de jouer les premières boules.
Au cinquième tour des qualifications, Français et Allemands avaient déjà croisé le fer sur les jeux de Santa Susanna. C’était vendredi et, à ce moment-là, les Bleus n’avaient pas tremblé pour s’imposer (13-2). Mais ça, c’est déjà du passé…
Depuis, avec la phase à élimination directe, les deux sélections ont fait du chemin. Après avoir successivement écarté la Turquie (13-0), l’Arménie (13-5) et l’Espagne (13-6), les Bleus sont montés en puissance, plus que jamais favoris à leur propre succession après le titre remporté à Albertville durant l’été 2023.
L’Allemagne, elle, a créé la grosse sensation en dominant en huitième de finale les champions du monde italiens (13-11), puis le Luxembourg (13-5) et enfin les Pays-Bas en demi-finale (13-1), tombeurs de Monaco en quart de finale (13-12).
Présentant leur équipe type avec Ludovic Montoro et David « Ligan » Doerr (tous deux sacrés en 2023 avec Philippe Suchaud et Jean « Moineau » Feltain) associés au tout nouveau champion d’Europe de tir de précision, l’Istréen Mickaël Bonetto, les Bleus pouvaient s’appuyer une force de frappe impressionnante.
Un point pour conclure la première mène, un point à la deuxième : sans réaliser un démarrage flamboyant, les Bleus entraient mieux dans la partie que lors des deux tours précédents. Même s’ils sont moins réputés au niveau international que leurs homologues du football, les sportifs allemands ont pour trait de caractère pour ne jamais rien lâcher. Et, en deux mènes, ils reprenaient des couleurs et le commandement des opérations (2-5). Suffisant pour faire réagir les Français qui recollaient (4-5).
Mais si la première confrontation de ce championnat d’Europe entre la France et l’Allemagne avait été un long fleuve tranquille pour les Bleus, cette fois-ci les joueurs d’outre-Rhin ont donné plus que du fil à retordre aux joueurs de Jean-Claude Boiron et prenaient une large avance (10-4). Pour tenter un électrochoc, Ludovic Montoro laissait sa place à Yohan Cousin en début de 7e mène pour tenter une remontada. Un changement payant puisque les Bleus revenaient dans la partie (7-10). Mais ce n’était un feu de paille : l’Allemagne ajoutait trois nouveaux points, remportait la finale et le titre.
Après un championnat du monde triplettes raté à Dijon fin 2024, l’équipe de France perd désormais le titre européen qu’elle défendait à Santa Susanna, un destin similaire à l’équipe des vétérans, elle aussi tenante du titre et battue en quart de finale par la Suisse. Seule éclaircie dans la grisaille, le sacre de Mickaël Bonetto sur le tir de précision. Pas sûr que dans la délégation française on soit content en argent…