Quatre ans après qu’elle ait fasciné les abonnés Netflix, France 2 diffuse, ce lundi 20 juillet 2025 à 21h10 et pour la première fois à la télévision, la série Le Serpent. Cette fiction en dix épisodes, qui plonge le spectateur dans l’atmosphère moite et psychédélique de l’Inde des années 1970, retrace l’incroyable parcours de Charles Sobhraj campé par un Tahar Rahim méconnaissable dans le rôle de ce tueur séducteur, roi de l’évasion et spécialiste des poisons. Affûté, le corps moulé dans des pantalons pattes d’Eph, des chemises ouvertes laissant deviner d’impressionnantes tablettes de chocolat et le regard scrutateur dissimulé derrière d’imposantes lunettes de soleil, Tahar Rahim livre une prestation physique et magnétique, si intense qu’il en a effrayé sa compagne dans la vie, Leïla Bekhti.

Le Serpent : Tahar Rahim méconnaissable et bluffant dans la série diffusée ce lundi 20 juillet sur France 2

Magnétique, avare de dialogues, Tahar Rahim attire le regard et parvient à exprimer, à travers sa gestuelle, le ton particulier de sa voix et son regard perçant, le côté animal de ce tueur instinctif et manipulateur qui, aidé de son ami et complice et de ses petites amies, aurait assassiné une quinzaine de touristes afin d’usurper leurs identités. En prêtant ses traits au criminel, libéré après 40 ans de prison en décembre 2022 pour des raisons médicales, Tahar Rahim réalise un rêve de gosse. À seize ans, alors qu’il rêvait d’être acteur, il avait lu La Trace du serpent de Thomas Thompson sur Charles Sobhraj. Marqué par ce tueur charismatique, il espérait pouvoir un jour l’incarner à l’écran. Voilà chose faite. Avec brio. La série doit beaucoup à l’intensité de son interprétation. Par opposition à son sang-froid, Jenna Coleman, l’actrice anglaise qu’on adorait dans Doctor Who, qui incarne sa petite amie Marie-Andrée Leclerc, joue sur l’ambiguïté de son personnage. Tour à tour effarouchée, femme fatale ou au bord de la crise de nerfs et fumant cigarette sur cigarette avec le regard d’une bête traquée, elle transmet son angoisse au spectateur.

Le Serpent : Un thriller d’atmosphère qui multiplie les registres

Les acteurs jouent tous sur des registres différents. Herman Knippenberg (Billy Howle, vu récemment dans Un couple parfait), le jeune diplomate obsédé par Charles Sobhraj est, lui, dans l’excès. Il vocifère, transpire, tremble, a les cheveux en bataille et les yeux hagards. Quant au fidèle complice de Sobrahj, Remi Gires (Grégoire Isvarine), il est tout simplement effrayant. Son inconséquence, sa vulgarité, son aspect imprévisible et la passion perverse qu’il voue à son mentor Sobrahj fait froid dans le dos. L’une des surprises inattendues de la série vient de l’un de ses personnages secondaires. Celui de Teresa Knowlton, une ressortissante américaine, passant sa dernière nuit en Inde avant de rejoindre un monastère, et future victime de Sobrahj. Son interprète Alice Englert, solaire, l’incarne avec un tel naturel, qu’elle devient rapidement comme un personnage familier, une amie pour laquelle on s’inquiète et dont la présence hante les épisodes, bien après sa disparition.

Le Serpent : Faut-il regarder la série sur le tueur en série Charles Sobhraj diffusée ce lundi 21 juillet 2025 ? Notre avis

S’il faut le temps d’un ou deux épisodes pour s’imprégner de son atmosphère venimeuse, Le Serpent passionne. Si la série comporte quelques faiblesses, dont certaines longueurs ou des interprétations moins réussies, les enjeux du récit sont assez fascinants. La fiction est d’autant plus forte, lorsqu’au générique de fin, l’on découvre les visages et les destins des vrais protagonistes. Après avoir vu leur histoire racontée à l’écran, c’est avec émotion que l’on découvre leurs photos.