Le Royaume-Uni a annoncé dimanche la création prochaine d’un médiateur pour superviser son secteur de l’eau, en grande difficulté, en amont d’une vaste revue qui devrait préconiser une refonte de la structure et de la régulation de l’industrie.

Après son arrivée au pouvoir l’année dernière, le gouvernement travailliste avait ordonné un examen du secteur privatisé de l’eau en Angleterre et au Pays de Galles, qui nécessite d’importants investissements pour rénover des infrastructures vieillissantes et enrayer les déversements records d’eaux usées dans les rivières et lacs, un sujet qui suscite la colère de l’opinion publique.

L’ancien sous-gouverneur de la Banque d’Angleterre, Jon Cunliffe, chargé de mener cette revue, doit publier ses conclusions lundi. Selon les premières informations, il devrait recommander la suppression d’Ofwat, l’organisme régulateur financier du secteur de l’eau.

Avant la publication de ce rapport, le gouvernement a indiqué qu’il allait mettre en place un médiateur de l’eau doté de pouvoirs légaux pour aider les consommateurs confrontés à des fuites, des factures erronées ou des problèmes d’approvisionnement.

« Le secteur de l’eau est en crise », devrait déclarer lundi le ministre de l’Environnement, Steve Reed, lors d’un discours, selon son cabinet.

« Le rapport final de la Commission indépendante sur l’eau, présidée par Sir Jon Cunliffe, apporte des solutions pour réformer notre système de régulation défaillant afin que les erreurs du passé ne puissent plus se reproduire. »

Dans un rapport intermédiaire publié en juin, Jon Cunliffe avait recommandé une refonte de la régulation pour réduire les risques d’investissement, la fusion des régulateurs afin de donner des orientations plus claires aux entreprises, ainsi que de nouvelles normes pour la baignade en rivière.

Son rapport final intervient alors que Thames Water, la plus grande compagnie d’eau du pays, menacée de faillite et exposée à 1,4 milliard de livres sterling (1,9 milliard de dollars) d’amendes et de pénalités pour pollution sur les cinq prochaines années, pourrait nécessiter une intervention de l’État.

Dans son allocution, Steve Reed, qui s’est engagé dimanche à réduire de moitié la pollution par les eaux usées d’ici 2030, devrait annoncer une réforme « en profondeur » de la régulation du secteur, selon son cabinet.

« Nous instaurons un nouveau partenariat où compagnies des eaux, investisseurs, collectivités et gouvernement travailleront ensemble pour assainir durablement nos rivières, lacs et mers », devrait-il déclarer.

($1 = 0,7460 livre sterling)
(Rédigé par Michael Holden; Édité par Dale Hudson)