Le tribunal administratif de Nice a suspendu vendredi l’arrêté pris par le maire de Mandelieu-la-Napoule interdisant le port de tenues à caractère religieux sur les plages.
Le tribunal administratif de Nice a suspendu vendredi l’arrêté pris par le maire de Mandelieu-la-Napoule, interdisant l’accès aux plages de la commune aux personnes portant une «tenue de bain manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse», telle que le burkini, a-t-on appris dans l’après-midi par voie de communiqué.
Une décision qui intervient après un référé déposé par la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Dans son ordonnance, le juge des référés estime que cette interdiction constitue une atteinte «grave et illégale» à trois libertés fondamentales : «la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle». Il rappelle qu’au sein de l’espace public, «chacun jouit de libertés garanties par la loi», et que les maires ne peuvent y porter atteinte que par des mesures strictement justifiées par des impératifs d’ordre public, en fonction des circonstances de temps et de lieu.
Or, selon le tribunal, la commune de Mandelieu n’a pas apporté d’éléments suffisants pour justifier l’existence d’un risque avéré de trouble à l’ordre public. Elle invoquait notamment des incidents survenus à l’été 2024, ainsi qu’un climat général de tensions interreligieuses. Des arguments jugés trop vagues et «non établis». L’arrêté, signé le 15 juillet et applicable jusqu’au 31 août, visait à restreindre l’accès aux plages publiques durant la saison estivale. La commune entendait prévenir d’éventuels troubles en période d’affluence. En l’absence de justification concrète, la justice administrative a estimé que cette mesure était disproportionnée. La mairie de Mandelieu peut encore faire appel de cette suspension.