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Le 17 juillet dernier, la Ville a annoncé durcir le ton sur les abandons de déchets sur l’espace public. Avec un nouvel arrêté municipal, c’est désormais toute une nouvelle grille de sanctions qui va s’appliquer, de 135 à 15 000 €. En bonus, une campagne anti-graffitis durera tout l’été.
Laisser ses déchets à l’abandon dans la rue va désormais coûter bien plus cher à Strasbourg. Jeanne Barseghian, usant de ses pouvoirs de police, a en effet pris un nouvel arrêté municipal en ce mois de juillet, afin de « réformer en profondeur le volet sanction pour gagner en efficacité et mieux lutter contre l’abandon des déchets de tout type sur l’espace public et les dépôts sauvages. »
Une nécessité pour la Ville de Strasbourg, où 320 tonnes de déchets issus de dépôts sauvages ont été ramassées dans l’espace public l’année dernière. Ainsi, la règle passe de la verbalisation pénale à la sanction administrative, avec des amendes pouvant aller de 135 à 15 000 €.
© Marie Goehner-David / Pokaa
De 135 à 15 000 € : la nouvelle grille des amendes
Désormais, les amendes qui seront données seront liées à la gravité de l’infraction et au coût réel de traitement des déchets ou des dégradations. Dans le détail :
- Petits déchets type mégots de cigarette ou cigare, chewing-gum : 135 €
- Déchets de type ménagers (sacs poubelles, emballages dont bouteilles en verre, détritus, cartons, papiers, textiles…) et déchets verts : 200 €
- Tags, graffitis, autocollants, affichages sauvages : 450 €
- Encombrants : 750 €
- Corps gras alimentaires usagés, comme des graisses et huiles de friture : 1 000 €
- Pneumatiques, déchets d’équipements électriques et électroniques ou électroménagers ou produits et matériaux de construction du bâtiment : 2 000 €
- Produits dangereux type solvants, peintures ou vernis : 5 000 €.
© Coraline Lafon / Pokaa
Pour les plus matheux/ses, vous aurez remarqué qu’on n’arrive pas aux 15 000 €. C’est parce que le montant de toutes ces amendes pourra être majoré, en cas de circonstances aggravantes. Pêle-mêle, l’amende pourra être multipliée par deux en cas de déchets déposés à l’aide d’un véhicule, si les volumes sont supérieurs à 5m3, et par trois si les déchets présentent un caractère particulièrement polluant et/ou dangereux, si le dépôt est effectué dans un espace vert ou dans une zone naturelle ou encore si la surface dégradée par les tags, graffitis, autocollants, affichages sauvages est supérieure à 10 m².
En cas d’infractions multiples, le cumul de ces majorations est possible dans la limite maximale de 15 000 €. Par ailleurs, en cas de mélange de différents déchets, le montant à payer sera le plus élevé parmi l’ensemble des catégories. On peut également rajouter le coût d’enlèvement et de traitement par l’Eurométropole, qui sera facturé au contrevenant. Enfin, en fonction de la gravité, la Ville se réserve le droit d’intenter une procédure pénale à l’encontre du responsable du dépôt ou des dégradations.
© Hugo Favre – Napoli / Pokaa
Une campagne anti-graffitis tout l’été
En plus de cette nouvelle grille tarifaire des sanctions administratives, la Ville assure également mener « un travail de surveillance renforcée de 20 secteurs où se concentrent près d’une soixantaine de dépôts sauvages récurrents, notamment dans les quartiers prioritaires de la ville ». Mais surtout, elle a engagé depuis plusieurs jours et pour tout l’été une campagne de nettoyage dans l’hypercentre afin d’enlever graffitis, stickers et affichages sauvages.
Alors que près de 63 374 m2 de graffitis et d’affichages sauvages visibles de l’espace public ont été enlevés sur l’année 2024, principalement à Strasbourg, la Ville souhaite nettoyer le mobilier urbain de son centre-ville, particulièrement exposé. Cela passe par l’enlèvement des autocollants et affichages sauvages ainsi qu’au nettoyage des tags et graffitis sur l’ensemble de son mobilier, comme les lampadaires, bacs poubelles, panneaux de signalisation et rues, armoires électriques-télécoms, bornes de collecte…
À quelques mois des municipales, la Ville communique davantage sur ses actions concernant la propreté.
© Coraline Lafon / Pokaa