Deux expositions simultanées et complémentaires ont lieu à Saint-Quentin, pour le centenaire de la période art déco. De nombreux accessoires et objets de collections publiques et privées sont visibles jusqu’au 21 septembre, l’occasion de faire un voyage 100 ans en arrière.
L’actu des régions
Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’actu des régions ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Articles de mode, accessoires, mobilier, décoration de collections publiques et privées… Tout au long de l’été, deux expositions sur le centenaire de l’Art déco ont lieu à la galerie Saint-Jacques et au musée Antoine Lecuyer, à Saint-Quentin (Aisne), ville emblématique de ce style iconique, où le souci du détail transformait certains objets en œuvres d’art.
En 1925, l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes sonnait le coup d’envoi de cette révolution à Paris. « Nous avons souhaité reproduire véritablement ce parcours d’exposition qui avait démarré au Pont Alexandre III et qui mourrait sur le Grand Palais, et c’est l’objet de notre exposition puisque nous partons du Musée des Beaux-Arts Antoine Lecuyer pour arriver ici, où vous retrouvez l’évocation pavillonnaire », lance Marie-Laurence Maitre, maire adjoint chargé de la culture.
L’exposition retrace 100 ans d’histoire de l’art déco.
•
© Marie Roussel / FTV
Le mouvement Art déco cherchait à tout prix le renouveau, après la période dramatique de la Grande Guerre. « Il faut aussi savoir que l’Art déco en tant que tel avait été amorcé en 1914 », mais prendra une autre tournure. « C’est d’ailleurs ce que pourra saisir un architecte comme Le Corbusier, qui en profite pour imposer un style nouveau, géométrique », poursuit l’adjointe.
Au-delà du style, il s’agit également d’un art de vivre et de transformations dans le quotidien, notamment pour les femmes qui vont progressivement s’émanciper. « Tout va se traduire d’abord par l’apparence : le maquillage fait son apparition, le parfum aussi. […] On pense aussi d’une certaine manière aux grands magasins qui implosent à ce moment-là ».
La période art déco a permis aux femmes de s’émanciper davantage.
•
© Marie Roussel / FTV
Le but de l’exposition à la galerie Saint-Jacques est de mettre en scène des objets du quotidien, car même si on parle souvent de style, l’Art déco est « un art de vivre, et c’est bien comme cela qu’il faut le concevoir : l’art de la table ». Au sein de la galerie, Marie-Laurence Maitre pointe du doigt de nombreux objets. Parmi eux, une commode, mais pas n’importe laquelle. Il s’agit de celle de Maurice Dufrène, le décorateur des Galeries Lafayette, « et c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité lui consacrer ce petit hommage ».
Ensuite, le musée Antoine Lecuyer complète la découverte (ou redécouverte) de cette période, avec les laques signées par l’artiste Gaston Suisse, qui donnent l’impression que les oiseaux et autres animaux sont saisis au vol. « Il y était attentif, il recherchait cette spontanéité », explique Agnès Villain, conservatrice du musée. En effet, déjà très jeune, l’artiste observait les animaux, en particulier au jardin des plantes de Paris et dans les zoos, créant en lui ce désir de « croquer sur le vif » et d’être dans l’instantanéité.
« Il a d’abord eu un travail géographique vraiment emblématique de cette époque, et un peu plus tard, il est parti vers cet art beaucoup plus figuratif, mais qui a eu un grand succès également », ajoute la conservatrice.
Les œuvres de Gaston Suisse sont également visibles, au musée Antoine Lécuyer cette fois-ci.
•
© Marie Roussel / FTV
Ce qui peut saisir les visiteurs, c’est la maîtrise technique de la laque, très complexe à obtenir : « l’objet laqué est un objet multicouche, il nécessite un travail très long, très fin, méticuleux ». Gaston Suisse a découvert cette technique lorsqu’il était élève, très jeune, et l’a développé toute sa vie. Il s’est même affranchi des contraintes de la laque naturelle, en allant progressivement vers la laque synthétique pour plus de fluidité et de facilité de séchage. « Il a surtout développé un travail de gravure et de couleur assez incroyable pour l’époque, il nous a fait ce magnifique travail », conclut Agnès Villain.
Les deux expositions sont visibles à la galerie Saint-Jacques et au Musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer jusqu’au 21 septembre prochain. Plus d’informations sur le site internet de la galerie.
Avec Dominique Patinec / FTV