“Le Portugal est le pays qui dépend le plus des fonds européens”, titre ce 15 juillet le Jornal de Notícias, qui précise dans ses pages que les autres États membres de l’Union européenne (UE) figurent loin derrière au classement. En s’appuyant sur un récent rapport de la Cour des comptes européenne, le quotidien rapporte que lors du programme de financement Portugal 2020 (2014-2020), dont les comptes viennent seulement d’être clos, 90 % des investissements publics portugais ont été financés par des fonds de cohésion.
“Le Portugal est donc de loin le pays le plus dépendant”, constate le journal. La Croatie arrive en deuxième position, avec une dépendance de 69 %. Parmi les pays les plus proches géographiquement, l’Espagne affiche une proportion de 25 % de fonds européens. La France n’atteint que 3 %, alors qu’elle fait partie des pays qui contribuent le plus avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Un “bénéfice” de 3,7 milliards d’euros
Le Fonds de cohésion, destiné à aider uniquement les États membres les moins développés, a permis au Portugal, qui a adhéré à l’Union européenne en 1986, d’investir dans différents secteurs et à hauteur de 7,7 milliards d’euros en 2024, souligne le Jornal de Notícias :
“Les dépenses publiques financées par les fonds communautaires concernent presque tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens. De l’utilisation de l’eau au traitement des déchets, en passant par les routes ou les transports publics, jusqu’aux hôpitaux, crèches, maisons de retraite et écoles.”
Le Portugal reçoit plus de fonds qu’il n’en donne à l’UE. En 2024, entre sa contribution et ce qu’il a perçu, le pays a dégagé un “bénéfice” de 3,7 milliards d’euros, soit 1,3 % de son produit intérieur brut (PIB). Selon une étude de la Banque du Portugal, le gain du pays grâce aux fonds de l’UE a représenté en moyenne 1,6 % du PIB entre 1996 et 2024.
Mais cette “dépendance excessive à l’égard des fonds de cohésion”, note le quotidien, que certains ministres portugais jugent “préoccupante” ou relevant d’une “erreur”, pourrait prendre fin bientôt, car “la politique de cohésion est au cœur de discussions animées et de controverses, avant la présentation du prochain cadre financier pluriannuel de l’UE, prévue ce mercredi 16 juillet”. “Aussi, le Portugal attend avec impatience de voir s’il y aura des réductions budgétaires ou des modifications du modèle de distribution”, conclut le Jornal de Notícias.