Par
Emilie Salabelle
Publié le
21 juil. 2025 à 6h38
Après les mutations observées autour de la future gare de Clamart, place au même exercice autour de celle de Bagneux. L’observatoire des quartiers de gare du Grand Paris Express a sorti une nouvelle étude pour documenter les transformations urbaines et sociales déjà observable dans un rayon de 800 m autour de l’arrêt « Bagneux Lucie Aubrac« . Outre la commune des Hauts-de-Seine sur laquelle elle est implantée, elle se trouve à proximité d’Arcueil et de Cachan, dans le Val-de-Marne voisin et permettra à 22 000 habitants d’emprunter la ligne 15 sud à l’horizon fin 2026, en plus de la ligne 4 du métro, qui y trouve son terminus depuis 2022. Densification, prix du m², profil des habitants… Quels changements à noter pour ce quartier populaire du sud-parisien ?
Deux ZAC en cours de constructionFocus sur l’observatoire des quartiers de gare du Grand Paris Express
L’observatoire, actif depuis 2013, réalise des états des lieux et des études pour documenter les transformations urbaines et sociales liées à l’arrivée du métro, à l’échelle des quartiers de gares, des lignes et de l’ensemble du réseau.
Sept thématiques sont scrutées : cadre de vie, population et emplois, offre de logements et prix, vie locale, usages et nouvelle centralité, Accessibilité et mobilités, environnement.
Cette instance réunit l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), la Société des grands projets (SGP), la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (DRIEAT) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), avec le concours de l’Institut Paris Région et de l’Établissement Public Foncier d’Île-de-France
Cela fait déjà 10 ans que le chantier de la ligne 15 sud a démarré à Bagneux. Lancé en 2015 en même temps que le prolongement de la ligne 4 du métro, « la future gare du Grand Paris Express se trouvera en vis-à-vis de la station Lucie Aubrac, sur une nouvelle place publique de 10 000 m² », décrit l’observatoire. Ce chantier en a amené bien d’autres.
Deux Zones d’aménagement concerté (ZAC) sont en cours de construction : la ZAC des musiciens et l’écoquartier Victor-Hugo seront terminées en 2028, mais la moitié a déjà été livrée. On y trouvera des logements bien sûr, mais aussi des commerces, ainsi que des équipements publics et des bureaux côté Victor-Hugo. À elles deux, elles couvrent 31 ha, soit 15 % de la surface du quartier étudié. De nouveaux logements sont également prévus directement au-dessus de la future gare par la SGP. Au total, sur l’ensemble du périmètre, 3 276 logements sont déjà sortis de terre entre 2010 et 2023, soit 234 par an en moyenne.
Ces nouveaux espaces aménagés s’ajoutent à d’autres déjà existants. Autour de la gare et de son esplanade, huit nouvelles rues vont voir le jour. Plusieurs axes vont être rénovés, notamment les deux routes départementales RD920 et RD77A.
Une population en augmentation
Et les changements sont déjà visibles pour la population. Le quartier, résidentiel et populaire (il compte 56 % de logements sociaux), a vu sa démographie fortement augmenter de 12 % depuis 2010. Le profil des habitants tend à se modifier également. S’ils sont majoritairement des actifs employés et ouvriers (45 %), la part des cadres augmente de 4 points depuis 2010. Le prix de vente des appartements dans le quartier de gare n’a cessé d’augmenter depuis 2010 et atteint 5 457 euros/ m², soit « un niveau désormais supérieur au reste de la commune », note l’observatoire.
Déjà, des changements de pratiques ont été constatés dans les modes de déplacement, le quartier ayant été désenclavé par l’arrivée de la ligne 4. Les habitants utilisent moins leur voiture pour aller travailler (-7 points depuis 2010), au profit des transports en commun (+ 5 points). La tendance devrait se renforcer, puisque l’arrivée de la ligne 15 raccourcira encore les temps de trajet vers le travail. L’observatoire estime que le nombre d’emplois accessibles (par un trajet de 45 minutes) va augmenter de 65 % entre 2023 et 2030.
Du côté des espaces verts, en revanche, la population est toujours carencée. Le taux de végétation reste peu élevé à ce jour. Mais à terme, 3,1 ha de verdure doivent être créés dans le quartier. Quant au parc Robespierre, il est aujourd’hui occupé par le chantier, mais « sera renaturé » par la suite. Un nouveau centre piéton et commerçant émergera également autour de la future gare, qui attend plus de 4 500 voyageurs à l’heure de pointe.
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