Les logements sociaux devraient encore être gelés à Levens. C’est en tout cas la volonté de la majorité des élus de la Métropole qui se sont prononcés en séance plénière, vendredi 11 juillet, en faveur d’une nouvelle exemption de 3 ans de la loi SRU pour la cité du moyen pays niçois. Avec l’accord de la préfecture des Alpes-Maritimes, la ville avait déjà bénéficié, de 2022 à 2024, d’une autorisation de ne pas se conformer à cette loi, prévoyant que chaque commune de plus de 3.500 habitants doit compter 25% de logements sociaux par rapport au nombre de logements existants. Ce vote donne donc blanc-seing à Christian Estrosi, président de Nice Côte d’Azur, pour demander la même dérogation au préfet.
« Si je pouvais en faire bénéficier Beaulieu et Gattières, je le ferais! »
Dans l’assemblée, les 3 élus du groupe écologiste ont, quant à eux, voté contre. Et Juliette Chesnel-Leroux, l’une d’entre eux, de tancer: « Contrairement à ce que vous avancez, Levens n’est ni isolée ni faiblement attractive, (…) elle se situe à moins de 30 minutes en voiture de zones d’emploi majeures comme Carros ou l’Écovallée. Sa population augmente, les logements aussi, le taux de création d’entreprises est dynamique, le taux de pauvreté faible. Levens est (…) en pleine expansion. (…) Ce que vous proposez, (…) c’est une brèche politique, une ouverture d’une boîte de Pandore, alors que 33.000 demandes de logements sociaux restent insatisfaites sur la Métropole ». Réponse cinglante d’Anthony Borré, vice-président en charge notamment du logement. « Notre métropole, ce n’est ni la Corrèze ni le Cantal, nous avons des contraintes géographiques puissantes. Si je pouvais faire bénéficier [de cette exemption] aux communs de Beaulieu ou de Gattières, je ferais! », a-t-il lancé sous les applaudissements, y compris de l’extrême droite. Ambiance.