Affirmer la puissance de la photographie face aux menaces nationalistes et climatiques, c’est ce que propose la 56e édition des Rencontres de la photographie d’Arles qui se tient jusqu’au 5 octobre, en France. De l’Australie au Brésil, les images indociles célèbrent la diversité sous toutes ses formes.

« Les images sont là pour raconter des histoires mais aussi témoigner sur ce qu’on ne peut pas toujours voir », déclare en préambule Christophe Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles, invité dans La Matinale de la RTS le 17 juillet. Pour cette 56e édition, le festival dédié à la photographie fait la part belle aux images indociles. A l’instar de l’exposition australienne « On Country » dans laquelle des artistes autochtones et non-autochtones interrogent le lien à la terre, à la famille et à l’identité.

Mise en lumière des marginalisés

Aborigènes d’Australie, démunis en Sicile ou communauté trans de Rio, la 56e édition des Rencontres d’Arles donne de la place à celles et ceux que la société préfère ignorer. « La photo a beaucoup de ressorts pour pouvoir justement témoigner de toute la diversité de notre humanité, que ce soit de genre, de race, d’origine, et même aussi bien, au niveau sociologique que politique », explique Christophe Wiesner.

« Plusieurs expositions ont été construites autour de cette idée des communautés, poursuit le directeur. Il faut aussi se rendre compte que beaucoup de ces artistes, issus de minorités, n’avaient pas voix au chapitre. Et là on voit maintenant petit à petit l’émergence en fait d’une d’une nouvelle génération qui prend place à la discussion ».

>> A écouter, Christophe Wiesner, directeur des Rencontres de la photographie d’Arles, dans La Matinale : L’invité de la matinale – Christophe Wiesner, directeur des Rencontres de la photographie d’Arles / L’invité-e de La Matinale / 14 min. / jeudi à 07:32 Une utilisation très modérée de l’IA

« Sur les quelque 160 artistes des Rencontres d’Arles, seulement deux ont utilisé l’intelligence artificielle, précise Christophe Wiesner. J’aurais tendance à considérer que, pour le moment, c’est un outil supplémentaire pour les artistes. Dans le cadre des Rencontres, les deux photographes d’origine brésilienne qui utilisent l’IA le font pour témoigner d’histoires qui n’ont pas été documentées ».

« Dans un cas, il s’agit de représenter des communautés afro-brésiliennes et lesbiennes dans un style fin XIXe début XXe siècle, sous forme de petites photographies vintage. Dans l’autre cas, l’artiste a utilisé l’IA pour raconter des histoires autour de sa communauté amazonienne », détaille le directeur des Rencontres d’Arles.

Des propos recueillis par Aleksandra Planinic.

Adaptation web: Sarah Clément

Les Rencontres de la photographie d’Arles (F), du 7 juillet au 5 octobre 2025.