Que liront les écrivain·es cet été ? On a demandé à plusieurs auteur·ices les livres qu’ils emportaient dans leur valise pour leurs vacances. Aujourd’hui, Nicolas Mathieu nous parle de Duras.

“Tous les étés, je me dis que je vais relire Les petits chevaux de Tarquinia, parce que c’est un roman des vacances, de la vacance, de la chaleur assommante, du farniente total, et en même temps d’une certaine insouciance. Parce que lorsqu’il fait 40 degrés chez Duras, en Italie et dans les années 1950, c’est une occasion pour se laisser aller à la léthargie. La chaleur est une humeur, un cadre, une possibilité dramatique, et pas l’annonce de la fin du monde. Et puis dans ce livre on boit des bitter campari à chaque page, ce qui n’est pas désagréable.” 

Publié en 1953 chez Gallimard, le cinquième livre de Marguerite Duras met en scène un groupe d’ami·es français·es, parti pour quelques semaines de vacances en Italie dans la villa de l’un d’eux. Sous une chaleur écrasante, ils et elles s’ennuient, s’aiment, se quittent, se retrouvent, boivent, aimeraient changer de vie, et Duras observe finement les relations de pouvoir à l’œuvre dans le microcosme. Le livre a été librement adapté au cinéma par Matthieu Rozé en 2022 sous le titre Azuro. 

Les petits chevaux de Tarquinia, de Marguerite Duras (Folio Gallimard) 224 p., 8 €

Nicolas Mathieu, dernier livre publié : Le ciel ouvert. Illustré par Aline Zalko (Aces sud 2024) 128 p., 18,50 €

Propos recueillis par Sylvie Tanette