La victime, âgée de 30 ans, a été agressée dans une cité de Mérignac dans la nuit du 19 au 20 juillet. Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête des chefs de «tentative d’enlèvement» et «tentative de meurtre» en bande organisée, ainsi que pour «association de malfaiteurs».
Les faits ont débuté au domicile de la victime, âgée de 30 ans, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 juillet. Cette dernière se trouvait dans la cité de Beutre, à Mérignac, quand «plusieurs individus se sont présentés et ont tenté de l’enlever dans un véhicule volé le jour précédent à Bordeaux», déclare le parquet dans un communiqué ce lundi. Malgré la résistance de la personne visée, les agresseurs qui étaient parvenus à la faire descendre dans la rue, lui ont tiré dessus à plusieurs reprises. Deux balles ont ainsi atteint la cible : l’une dans la cuisse et l’autre dans le mollet.
Selon nos sources, la rixe s’est déroulée un peu avant 22h10, heure à laquelle la police nationale a été appelée. Les agresseurs de la victime avaient pris la fuite à l’arrivée des forces de l’ordre. L’homme, grièvement blessé sans que son pronostic vital ne soit engagé, a été pris en charge au CHU de Bordeaux Pellegrin.
Une enquête, des chefs de «tentative d’enlèvement» et «tentative de meurtre» en bande organisée, ainsi que pour «association de malfaiteurs», a été ouverte par le parquet de Bordeaux. Elle est confiée à la division de la criminalité organisée de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de la Gironde. La piste d’un règlement de compte sur fond de trafic de drogue est privilégiée. Aucune interpellation n’a eu lieu pour l’heure.
«Pas une surprise»
Thierry Millet, conseiller municipal d’opposition à Mérignac, assure que ces faits criminels «ne sont pas une surprise». Selon l’élu, le quartier populaire de Beutre est en proie à une insécurité croissante, déjà dénoncée par ses habitants lors d’une réunion publique qui s’est tenue en présence de la police nationale, du bailleur social et de la Ville de Mérignac, le 4 mars 2025. «Monsieur Millet instrumentalise l’insécurité, dont je ne souhaite ni minimiser l’existence ni le sentiment chez les habitants. Il veut jouer sur les peurs, c’est son choix», riposte l’édile, Thierry Trijoulet, nouveau maire de Mérignac élu en juin 2025, après le retrait d’Alain Anziani. Avant d’admettre : «Il y avait déjà des problèmes dans cette résidence, qui est récente et composée à 100% de logements sociaux pavillonnaires. Mais il y a aussi déjà eu des interpellations et des condamnations il y a un an, et le site est sous vidéo surveillance.»
«Cette situation n’est pas suffisamment prise au sérieux par la municipalité», persiste Thierry Millet, candidat aux prochaines élections municipales, en arguant que les opérations de «communication de la majorité ne suffisent pas à effacer les problèmes». La situation est d’autant plus grave selon lui, qu’un nouveau centre de rétention administrative (Cra) pour les étrangers sous OQTF doit ouvrir à Beutre en 2026.