Yves Sarazin au volant d’une Martini MK15 de Formule Renault
C’est avec une semaine de retard que l’on a appris le décès de Yves Sarazin. De la génération des Prost, Arnoux, Jabouille et autres, le pilote nordiste Yves Sarazin possédait un coup de volant et une pointe de vitesse qui auraient pu le mener en Formule 1. Il est décédé la semaine dernière à l’âge de 74 ans.
Originaire du Nord, issu d’un milieu modeste sans liens avec le sport auto, Yves Sarazin a fait ses débuts au volant en 1972 en disputant quelques rallyes avec sa Simca 1000. Ses premiers résultats lui permettent de se faire remarquer par le Simca Racing Team de Lille (SRT) qui lui confie une Rallye II avec laquelle il remporte la Coupe de France des circuits en 1973. Lauréat du Volant Echappement 1974, ce qui lui vaut de pouvoir disputer une saison de circuit et de courses de côte avec une Porsche 2,7 L, il termine 2e du Volant Elf à Magny-Cours. A 23 ans, il fait partie des espoirs du sport auto tricolore, mais faute de budget il va connaître une carrière en dents de scie, en rallyes comme en circuits.
Troisième du championnat de France de Formule Renault en 1975, il accepte alors d’aller courir en Angleterre où Ford lui confie le volant d’une monoplace en Formule Ford. Ce sera pour lui l’occasion de faire jeu égal avec les futurs pilotes de F1 Nigel Mansell et Derek Warwick. Ces résultats lui valent l’estime du milieu automobile, mais ne lui ouvrent pas les portes pour autant.
Une expérience recherchée
Au début des années 1980, la Ligue Nord-Picardie du Sport auto appuie sa candidature auprès de Citroën afin qu’il obtienne une Visa Trophée pour disputer le championnat de France des rallyes sur terre. Mais Là encore, une série de performances sans lendemain quand l’argent vient à manquer. A 30 ans, Yves Sarazin est un ancien pilote dont l’expérience est désormais recherchée. Coach de Yannick Dalmas et Pierre-Henri Raphanel chez Oreca en Formule Renault, puis moniteur de pilotage sur les circuits de Cergy-Pontoise et Croix-en-Ternois, avant d’entamer une carrière commerciale chez Renault, il effectue un bref retour dans les rallyes nordistes avec la marque au losange de 1989 à 1992 en R5 GT et Clio puis avec la R19 de l’usine de Douai. En 1993, à 42 ans, il raccroche donc définitivement son casque et ses gants pour ouvrir un centre de formation de chauffeurs poids-lourds.
Yves Sarazin avec son petit-fils
Toujours souriant, d’une modestie sans égale, Yves Sarazin vivait à Lambersart, dans la banlieue lilloise. Retraité actif, il continuait aussi de fréquenter le monde du sport auto et venait voir courir les copains, sans amertume pour sa carrière avortée. Le 14 juillet dernier, sur une plage espagnole, il a trouvé la mort accidentellement en s’adonnant à une autre de ses passions sportives, le kitesurf.
Ses obsèques auront lieu vendredi 25 juillet à 9h30 à l’église Saint-Sépulcre de Lambersart (59).
Infos Gilles Guillon. Photos d’archives Yves Sarazin