Par
Olivia Kouassi
Publié le
21 juil. 2025 à 17h48
La mesure est pour Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) en charge des mobilités, « devenue évidente et banale ». En juillet 2023, la municipalité et la compagnie de transports strasbourgeois (CTS) autorisaient les habitants du territoire à prendre le tramway en compagnie de leur chien, sans surcoût et sous réserve du respect de certaines règles. Une mesure qui semble bien acceptée auprès des usagers.
« On ne voit pas tellement de chiens » dans le tramway
Ce sont, selon les analyses effectuées par l’Eurométropole, environ 360 chiens par jour qui empruntent les six lignes de tram de la ville. Un chiffre assez faible au regard des 550 000 voyages quotidiens qui utilisent le réseau de la CTS.
« On n’en voit pas tellement », confirme Brigitte, Strasbourgeoise qui prend « souvent » les transports en commun. Bien qu’elle ait « un peu peur des chiens », cette dernière trouve que la cohabitation se passe « très bien ». « Le tram est assez grand pour pouvoir changer de wagon si on n’est pas à l’aise », estime-t-elle.
C’est bien que tout le monde puisse se déplacer en tram, surtout lorsque l’on veut encourager l’utilisation des transports en commun.
Brigitte
Passagère du tramway à Strasbourg
« C’est comme se déplacer avec son vélo ou sa poussette »
Pour Laure Souchard-Lespinas, présidente de l’association qui milite pour les droits des chiens à Strasbourg Terre des Chiens, cette mesure a « changé la vie de beaucoup de monde ». “La mobilité pour tous et toutes, c’est aussi pouvoir répondre à celles et ceux qui sont propriétaires de chiens”, abonde Alain Jund.
Pour Cassandra, cette autorisation paraît tout à fait « normale ». « C’est comme se déplacer avec son vélo ou sa poussette », juge-t-elle.
« En plus la muselière est imposée quel que soit le gabarit donc je ne vois pas le problème, il n’y a aucun risque », ajoute Lucas, usager régulier de la CTS.
73 % des chiens sans muselière
Le port de la muselière est en effet obligatoire sous peine d’amende quelle que soit la taille du chien.
Diala, étudiante de 23 ans qui se déplace souvent en tram, peut être effrayée par les grands chiens. « Les propriétaires sont parfois agacés lorsqu’on a peur de leur chien alors que c’est à eux de faire attention », estime-t-elle qui dit n’avoir cependant jamais eu de soucis.
Une mesure qui reste assez peu respectée dans le tram. En effet, selon une étude menée par l’EMS, 73 % des chiens observés dans les trams ne portent pas de muselière. La CTS reconnaît qu’il y a « encore un travail de pédagogie à faire à ce sujet » et a recensé seulement deux incidents mineurs en deux ans.
Vers l’autorisation des chiens dans les bus ?
Le succès de la mesure pousse l’association Terre des Chiens, déjà à l’origine du débat autour de l’autorisation des canidés dans les trams, à militer pour une extension du dispositif.
« À quand les chiens autorisés dans les bus ? Quand il y a des travaux, nous n’avons pas accès aux bus de remplacement et certaines personnes n’ont pas de station de tram à proximité de leur domicile », détaille Laure Souchard-Lespinas.
« On verra en 2026 », promet Alain Jund qui souhaite laisser passer l’inauguration de l’extension de la ligne F vers Wolfisheim et l’inauguration de deux nouvelles lignes de bus Chron’hop C4 et C5 prévues en novembre.
La municipalité organise des ateliers, gratuits et sans inscription dans le cadre des actions de médiation canine :
Le 30 juillet, atelier de sensibilisation à la chaleur, place de Haguenau, de 16 h 30 à 19 h
Le 18 août, atelier de balade en laisse et signaux de communication canine, jardin des Deux rives, de 16 h 30 à 19 h
Le 22 septembre, atelier sur le bien-être du chien en ville, parc du Pourtalès, de 12 h à 14 h
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