Par

Bastien Grossin

Publié le

21 juil. 2025 à 17h46

Avec le dérèglement climatique, on le sait, les pics de chaleur sont toujours plus fréquents, toujours plus forts. Les points de fraîcheur dans les villes deviennent alors nécessaires au quotidien des habitants et des touristes. À l’approche des élections municipales de 2026, cette question est déjà au cœur des débats à Lille (Nord). En effet, le candidat écologiste Stéphane Baly s’est baigné dans la Deûle ce samedi 19 juillet 2025 à l’occasion de la « swimpride » organisée par l’association Lille Eau Libre. « Cet acte symbolique ouvre une véritable perspective politique », explique le candidat. Le maire de Lille, Arnaud Deslandes, a réagi ce lundi 21 juillet 2025 : « Il est assez irresponsable que le chef de l’opposition soit allé nager dans la Deûle car ça ne donne pas le bon exemple. »

Baignade strictement interdite à Lille

En prévision des Jeux olympiques de 2024, la ville de Paris avait lancé en 2017 un ambitieux « plan baignade », estimé à 1,4 milliard d’euros. Depuis, plusieurs grandes villes comme Lyon ou Toulouse envisagent à leur tour de rendre la baignade possible dans leurs cours d’eau.

À Lille, elle reste strictement interdite en raison de la pollution de l’eau. Elle représente même un réel risque sanitaire et physique pour les baigneurs à cause des bactéries et des débris présents au fond de l’eau. Pourtant, le débat refait surface à huit mois des municipales de 2026. Le candidat écologiste Stéphane Baly s’est mouillé en se jetant dans la Deûle aux côtés de l’association Lille Eau Libre, qui milite pour une réappropriation des espaces aquatiques. Le candidat explique ce choix : « Je me suis baigné dans la Deûle. Non pas pour inciter à le faire, mais pour ouvrir une perspective. Chacun, chacune, a le droit d’accéder à un lieu frais. Demain, maire de Lille en 2026, je souhaite mener les études nécessaires à ouvrir un lieu de baignade à Lille ».

Ce qu’en dit la majorité : 

Ce lundi 21 juillet 2025, le maire de Lille, Arnaud Deslandes, a désapprouvé l’initiative du candidat écologiste qu’il qualifie « d’irresponsable ». Il rappelle cependant : « C’est un objectif qu’on partage mais ce n’est pas possible à court terme et peut-être même à moyen terme. » Charlotte Brun complète : « Se baigner dans la Deûle, nous le souhaitons le plus vite possible. Malheureusement aujourd’hui, la Deûle est particulièrement polluée. Se baigner dedans est également dangereux. Sauter dans la Deûle, c’est prendre le risque de sauter sur un débris. Il y a tous les ans des accidents parfois mortels. On a également travaillé avec des porteurs de projets et à cette occasion que le degré de pollution était tel, qu’il empêchait, à court et moyen terme, de créer des bassins de nage ».

Aujourd’hui, Stéphane Baly et son équipe ont identifié deux lieux de baignade potentiels à Lille. Il s’agit de l’Esplanade et du quai du Wault. Ces endroits n’ont pas été choisis aléatoirement. En effet si rendre la Deûle baignable semble impossible à court et moyen terme, l’Esplanade et le quai du Wault fonctionnent en circuit fermé. Comme le rappelle Stéphan Baly : « Plusieurs millions de mètres cubes d’eau issus de la nappe phréatique sont annuellement pompés sous le parking du Palais des Beaux-Arts et versés au niveau du Quai du Wault et de l’Esplanade, ce qui facilite l’obtention d’une eau conforme à la baignade. »

Quatre catégories de baignades

Une fois l’objectif atteint, une nouvelle question se pose : quel type de baignade proposer ? Quatre grandes catégories existent :

  • “aménagées, surveillées, payantes ou gratuites”
  • “aménagées mais non surveillées”
  • “non aménagées, non surveillées et non interdites”
  • “dangereuses et interdites”

Parmi ces options, Stéphane Baly plaide pour un projet ambitieux avec une baignade surveillée. « J’espère que bientôt, les enfants pourront à nouveau apprendre à nager dans la Deûle », confie-t-il.

Une mesure écologique et sociale

Après avoir nagé dans la Deûle, Stéphane Baly explique l’intérêt de cette mesure : « Nous avons vécu le mois de juin le plus chaud de notre Histoire, avec une canicule qui a perturbé notre quotidien. Lorsqu’on a très chaud, on a besoin de se rafraîchir. De plus, chaque année, un nombre important de Lilloises et de Lillois ne partent pas en vacances. Ouvrir des lieux de baignade est une mesure sociale, écologique et populaire. » Avec ce projet, il espère également la « reconquête du biotope », à savoir le lieu de vie d’un ensemble d’êtres vivants.

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