Pourquoi Vingegaard peut encore y croire ?
- Il n’a pas encore lâché mentalement
Il faut l’avouer, pour trouver des raisons de croire encore au succès du Danois sur cette Grande Boucle, il a fallu se creuser un peu les méninges. D’autant que Jonas Vingegaard aurait franchement de quoi être abattu après ces deux semaines où il a été torpillé par un Pogacar irrésistible. Mais non, le Danois y croit toujours, plus que jamais même. Et cela constitue déjà un motif d’espoir dans la perspective dans un grand spectacle dans cette 3e semaine. « C’est un gros écart, mais ma force, c’est la troisième semaine. On doit attaquer, essayer quelque chose. J’ai perdu du temps sur deux mauvaises journées, mais je sais que mon niveau réel est bien meilleur. Ça m’aide à garder foi en moi. Je suis prêt à sacrifier ma deuxième place pour essayer de gagner », a-t-il averti lors de la journée de repos.
- Visma veut la peau d’UAE
En déplorant ouvertement la stratégie de l’équipe néerlandaise d’attaquer pour rallier l’échappée alors que le Danois était pris dans une chute, lors de l’étape dominicale, Pogacar a remis de l’huile sur le feu dans la guéguerre médiatique qui oppose les deux formations. « Si j’étais dans la situation de Vingegaard, je ne serais pas le plus heureux à table ce soir », a déclaré le Slovène sur TV2. Une pique à laquelle Wout van Aert s’est chargé de répondre : « Si Tadej s’était simplement replié dans le groupe de Jonas, cela aurait été vraiment sportif. Maintenant, il se plaint de quelque chose qui n’existe pas. » Et comme on dit que rien n’unit plus qu’un ennemi commun, Pogacar est prévenu.
- Pogacar a déjà sombré au Col de la Loze
« Cette année, le parcours, je suis presque sûr qu’il a été conçu pour me faire un peu peur. On est allés à Hautacam, on va au Ventoux, au Col de la Loze : exactement là où Jonas m’a lâché trois fois », a déclaré dans un léger sourire, Tadej Pogacar, ce lundi lors d’un point presse. Il faut rappeler que la plus grande défaillance du Slovène s’est produite sur le Col de la Loze où il avait lâché plus de 5 minutes à Vingegaard et dit adieu définitivement au Tour en 2023. Si l’espace pour une stratégie d’équipe devrait être limité ce mardi, avec comme seule ascension le Mont-Ventoux, il pourrait y avoir une brèche jeudi. Puisque les coureurs escaladeront trois cols Hors Catégorie (le Glandon, la Madeleine, la Loze). De quoi placer des hommes à l’avant en début d’étape afin de faire tomber Pogacar sur les pentes du Col de la Loze, une fois de plus ?
Pourquoi Vingegaard ne peut pas y croire ?
- Pogacar est dans la forme de sa vie
Dans quelques années lorsque l’on devra définir le prime (point le plus haut dans une carrière) de Tadej Pogacar, c’est sûrement à cette période des Strade Bianche 2024 et jusqu’au Tour 2025 (a minima) à laquelle on se référera. Depuis 16 mois, le Slovène paraît intouchable avec ses deux Grands Tours et 4 monuments glanés. Et face à cette hégémonie, pas un coureur, ni même une équipe, n’a encore trouvé la clé. Ajoutons à cela qu’on ne l’a plus vu sombrer, à la pédale, depuis deux ans. Et lorsque l’on compte 4 minutes 13 d’avance en plus, cela permet de voir venir
- UAE est supérieur à Visma
Il fut une force éminente par le passé, mais le collectif des Visma n’est, il faut le dire, plus celui qu’il était en 2022 et surtout en 2023 où ils avaient remporté tous les grands tours. Les abeilles se sont fait piquer le titre de meilleur collectif par UAE, qui détient un meilleur train, malgré l’abandon prématuré d’Almeida.
- Le Slovène voudra renforcer sa légende
Lorsque l’on est un grand coureur et que l’on veut marquer l’histoire du vélo, s’imposer au sommet du Mont Ventoux est presque une obligation. Le Géant de Provence est au vélo ce qu’est Wimbledon au tennis ou Augusta au golf. Et ça, Tadej Pogacar, en bon glouton qu’il est, le sait. « J’aime le Ventoux, c’est super iconique », a-t-il déclaré. Vingegaard est prévenu, lui aussi.