L’heure n’est pas à l’inquiétude, mais à la prévention. Depuis le mois de juin, au moins vingt et un cas d’infection au virus de l’hépatite A ont été détectés dans l’agglomération nantaise. La maladie touche le foie, explique le docteur Marion Douaud, infectiologue au CHU de Nantes. Les enfants sont souvent asymptomatiques. Chez les adultes, les symptômes sont la fatigue, comme une grippe et surtout une jaunisse. Quelques cas peuvent être graves, avec des formes fulminantes, mais ils sont exceptionnels. Il n’y a pas de forme chronique, on en guérit, avant d’être immunisé.
« On sait qu’une épidémie progresse actuellement à l’est de l’Europe »
Le virus est présent dans les selles du patient infecté et se transmet principalement par voie orale, via une consommation d’eau ou d’aliments souillés, ou par contact direct avec des objets ou des mains contaminés. En France, il circule très faiblement. Le virus est très présent dans les pays où il n’y a pas de traitement des eaux usées , précise la spécialiste, qui ajoute que l’assainissement et l’hygiène permettent de freiner sa circulation.
Comment expliquer ce début de propagation autour de Nantes ? On sait qu’une épidémie progresse actuellement à l’est de l’Europe, en Autriche, Slovaquie, Hongrie, Tchéquie. Ce n’est pas étonnant qu’on ait des épidémies ponctuelles, avec des gens qui rentrent de voyage. Un accès limité à l’eau potable et un manque d’hygiène peuvent également expliquer sa propagation.
Pour l’heure, l’ARS Pays de la Loire travaille à identifier les chaînes de transmission du virus dans le département, afin d’assurer un suivi des cas confirmés et protéger les cas contact. Les cas observés récemment concernent principalement des voyageurs de tous les âges, mais également des contaminations secondaires. Il est important de vacciner l’entourage des personnes malades, même si le risque de voir augmenter l’épidémie est relativement faible puisqu’ici, il n’y a pas de risque avec l’eau du robinet , rassure le docteur Douaud.
Le vaccin, moyen de prévention efficace
Les autorités de santé tiennent à rappeler l’importance de se faire vacciner contre l’hépatite A, avant de se déplacer dans les pays ou le virus circule de manière endémique. Il faut le faire, d’autant qu’on a une efficacité proche des 100 % et respecter des mesures d’hygiène, ne pas boire d’eau du robinet, laver les fruits et légumes avec de l’eau non souillée et bien se laver les mains , insiste la professionnelle de santé.
Le vaccin est à se faire prescrire par un médecin. Il consiste en deux injections, une première avant de partir en voyage, puis une seconde six mois à un an après pour être définitivement immunisé , ajoute le docteur. Elle est aussi recommandée à toutes les personnes souffrant de pathologies du foie, même s’ils ne voyagent pas . Le vaccin est remboursé par la Sécurité sociale pour les personnes à risque.