C’est une spécificité administrative qui n’était partagée qu’avec Paris : outre le préfet de département, depuis 2012, les Bouches-du-Rhône disposaient aussi d’un préfet de police de plein exercice – qui n’était donc pas sous son autorité.
Mais à la surprise générale, cette organisation bicéphale a été partiellement décapitée le 12 mars 2025, lorsque le départ de Pierre-Edouard Colliex, préfet de police des Bouches-du-Rhône, sixième du nom, arrivé un an plus tôt, a été annoncé à l’issue du conseil de ministres. Nommé préfet du Jura, le haut fonctionnaire n’a cette fois pas été remplacé à Marseille, sinon par le préfet de Région en personne, Georges-François Leclerc, dans une logique affichée de « simplification et d’efficacité ».
Une préfète déléguée, mais plus de préfet de police de plein exercice
« Mais ça ne va pas changer fondamentalement les choses et les priorités restent les mêmes », avait rassuré le préfet Leclerc, également préfet de la zone de défense Sud et du département depuis janvier 2025. L’hyper-préfet avait néanmoins été rejoint dans la foulée par une sous-préfète, Corinne Simon, d’abord nommée préfiguratrice, puis préfète de police déléguée.
« Il y avait des cloisons un peu hermétiques, avait estimé lors de sa présentation, Corinne Simon, c’est désormais le préfet Leclerc qui définira la stratégie, et en gestion de crise, l’idée c’est d’avoir des échanges plus fluides ».
Quatre mois plus tard, ce 16 juillet 2025, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté un décret en conseil des ministres actant la nouvelle organisation de l’état, et donc la fin de la Préfecture de police sous la forme que l’on y connaissait depuis 2012, insistant néanmoins sur le fait que les Bouches-du-Rhône « gardent des spécificités, que justifie la situation sécuritaire de ce département, tout en y unifiant la chaîne de commandement ».