Lors d’une invitation à dîner chez des amis en 2019, Alice et Luc ont appris que le petit pavillon rennais jouxtant la maison de leurs hôtes était à vendre. Ils en sont aujourd’hui propriétaires et possèdent avec leurs voisins et amis des poules en « coparentalité », dit Alice en plaisantant.
Redistribution de l’entre´e. Michel Ogier, Ouest-France
Originellement, l’inconvénient majeur de cette maison était que l’on ne pouvait pas y accéder en voiture en raison d’une impasse trop étroite. Un inconvénient considéré comme un avantage puisque cela excluait toute nuisance sonore due aux voitures. Pour des raisons logistiques, cette problématique d’accès a toutefois nécessité la préfabrication d’une structure en bois qui a été assemblée sur place.
Le réemploi privilégié
La maison initiale, aux dimensions modestes, en béton, se trouvait être une passoire thermique. « Pour gagner une surface habitable importante, sans s’étendre sur le jardin, le parti pris a été de surélever la maison avec un grand toit orienté au sud, dans l’objectif de l’équiper d’une surface conséquente de panneaux photovoltaïques », explique Guillaume Lenfant, architecte.
Chambre d’enfant avec mezzanine. Michel Ogier, Ouest-France
L’espace de vie, aujourd’hui reconfiguré en vaste suite traversante à partir de la cuisine existante située au nord, inclut une salle à manger centrale et un salon en double hauteur (à l’emplacement de la véranda) qui donne, à travers la baie vitrée, sur un coquet petit jardin au sud. Les anciennes chambres ont été transformées en bureau et en chambre d’amis.
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L’architecte a supprimé la toiture à double pan pour redessiner un volume permettant d’ajouter deux pièces, une salle de bains et des espaces techniques à l’étage. « Avec cette émergence, on obtient une chambre-mezzanine, vigie sur la ville au nord, et une chambre parentale s’inscrivant dans la pente de la toiture et donnant sur le salon. »
Avant le projet des architectes… Michel Ogier, Ouest-France
… après les travaux de rénovation et de surélévation. Michel Ogier, Ouest-France
La conservation du bâti et le réemploi d’éléments existants ont été privilégiés (porte d’entrée, baie vitrée et maintien de la structure de l’ancienne terrasse). Une isolation thermique par l’extérieur en laine de bois a été mise en œuvre sur la maison d’origine tandis que la partie neuve de l’extension est en ossature bois, isolée en laine de bois et en laine textile issue de vêtements recyclés.
La façade est habillée d’un bardage ajouré ; des lisses (lignes de séparation) horizontales permettent d’éviter l’effet de masse et de verticalité.
Fac¸ade nord en sure´le´vation, vigie sur la ville. Michel Ogier, Ouest-France
Dans ce coin de campagne, clairière oubliée au milieu de la ville entourée de maisons et d’immeubles, le pavillon Phénix renaît de ses cendres.
Repères
Surface nouvelle : 108 m²
Surface d’origine : 70 m²
Coût des travaux : 210 000 € TTC
(y compris panneaux photovoltaïques)
Livraison : 2024
Koban architectes,
4, avenue Louis-Barthou,
35000 Rennes
koban-archi.com
Guillaume Lenfant, tél. 06 73 09 28 91, et Nathan Puau