Ils en avaient pour tous les goûts et pour toutes les modes, du LSD des années 1970 à la dernière drogue de synthèse en vogue chez les férus de chemsex, une véritable épicerie qu’ils livraient dans toute l’Île-de-France voire au-delà, en Picardie : un duo de trafiquants adeptes de l’Uber stup a été mis hors course par les enquêteurs de la Dcos Cergy (Division de la criminalité organisée et spécialisée), l’ex-PJ. Dans le cadre d’une opération restauration de la Sécurité du Quotidien, tous deux ont été interpellés à leur domicile respectif les 8 et 9 avril derniers à l’issue d’une enquête qui a commencé en début d’année 2025.
Tout est parti d’une information selon laquelle un jeune homme vivant à Jouy-le-Moutier livrait en voiture ses clients dans l’Île-de-France en cocaïne, pour l’essentiel. Les policiers ont alors suivi de près les activités de ce trentenaire, découvrant qu’il était en relation étroite avec un homme un peu plus jeune domicilié à Cergy, dans le quartier des Touleuses, un secteur répertorié comme un point de deal par la cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants du Val-d’Oise (Cross 95). Les enquêteurs ont également identifié leur lieu de stockage, un appartement loué à Osny spécialement pour cette fonction.
La compagne d’un des suspects menait grand train
Lors des perquisitions menées à la suite des interpellations, les policiers ont retrouvé le stock de l’épicerie illicite dans ce logement. Ils ont ainsi mis main sur des amphétamines, fait un retour aux années hippies en découvrant du LSD, puis de l’ecstasy, des champignons hallucinogènes, près de 5 kg de résine de cannabis et un kilo d’herbe. Les policiers ont aussi mis la main sur 500 g de 2 MMC, un produit apprécié des adeptes du chemsex, un kilo de kétamine. Dans les rayons d’Osny, il a été découvert également 300 g de cocaïne et, ce qui est plus rare dans le Val-d’Oise, 500 g d’héroïne, une drogue dévastatrice que l’on retrouve plus fréquemment en province, notamment dans le Nord.
Les policiers ont enfin mis la main sur deux armes de poing, une arme longue, des cartouches plus de 16 000 euros en espèces. Les deux trafiquants ont été placés en détention provisoire en vue de leur jugement en comparution immédiate. Ils ne sont pas seuls à être inquiétés par la Justice. La compagne de l’un d’eux fait l’objet de poursuites pénales pour non-justification de ressources, après avoir manifestement bien profité des activités lucratives de son conjoint. Comme en témoignent l’électroménager dernier cri ou encore la hi-fi haut de gamme dont disposait le couple qui ne travaille pas… Un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.